Le Prestige
(The Prestige)
Je comptais beaucoup sur ce roman de Christopher Priest pour me réconcilier avec l'auteur, car si j'avais beaucoup aimé "
Le Monde inverti" et "
La Fontaine pétrifiante", voulant continuer sur cette bonne lancée, j'ai lu "
La Machine à explorer l'espace", et là grosse déception. L'expérience s'est plus ou moins renouvelée avec Le Prestige...
Comme d'habitude chez cet auteur, rien à redire sur la trame narrative, absolument folle, originale, inquiétante et tout ce que vous voulez.
Andrew Wesley est un enfant adopté et il est sûr que quelque part dans le monde il a un jumeau qui l'appelle, qui peut communiquer avec lui à travers le temps et l'espace. Devenu journaliste, au cours d'une de ses enquêtes d'investigation il rencontre Kate Angier qui va lui faire d'étranges révélations. Il ne s'appelle pas Wesley mais Borden, du nom d'un célèbre magicien, rival de la famille Angier, elle aussi famille de magicien. Nous pénétrons alors un monde fascinant, celui de la magie, je veux dire de la vraie magie, celle faite de tours et d'astuces, d'habileté et de spectacles fascinants.
Tour à tour Priest nous présente d'abord le journal intime du magicien Alfred Borden puis celui de Ruppert Angier. La vie d'Andrew pourrait bien s'en trouver changée à jamais.
Il met difficile de tout vous dire car je ne veux absolument pas que vous perdiez la magie de la découverte de ce livre dont le seul rebondissement arrive à la fin et où enfin nous est expliqué ce que sont les prestiges.
En lisant Le Prestige vous pénétrez dans un monde où la réalité est fuyante et en fin de compte bien plus effrayante que ce qu'elle n'y parait, où l'illusion est reine, la mémoire incomplète et ou Priest, une fois de plus, nous oblige à nous poser cette question : qu'est-ce que la réalité vraie ? Où commence l'illusion et où finit-elle ? Vous verrez comment le scientifique Tesla (???) a réussi à aider à la création d'un tour certes dangereux mais au combien efficace.
Bref ce livre aurait pu être fascinant, avec cette lutte entre deux familles de magiciens et son background scientifique, par ce monde que Priest m'a fait redécouvrir celui de la magie et du spectacle. Mais voilà, que c'est long, certaines descriptions n'en finissent pas et le rythme est beaucoup trop lent à mon goût. Si la fin est absolument géniale et si elle nous surprend, elle aurait pu être encore plus forte et plus insensée si l'auteur ne passait pas des heures dans des descriptions à rallonge, s'il travaillait plus le personnage et qu'il plaçait l'humain au coeur de son roman.
Maintenant force est de reconnaître que la trame et la structure du roman sont parfaites et qu'elles ont vraiment de quoi surprendre malgré des pages en trop. C'est construit exactement comme un tour de magie, on nous montre ça, mais en fait il fallait regarder ailleurs. Preuve que nous sommes facilement manipulables !
En conclusion, j'ai aimé l'histoire et j'ai détesté le style. Mais je pense que malgré tout, certains lecteurs trouveront du plaisir à lire l'histoire de la rivalité entre Borden et Angier, les deux plus grands magiciens, à voir comment ils vécurent, comment ils moururent, à moins qu'il ne soit jamais morts, à moins qu'il y ait autre chose, des jumeaux, une machine à télétransporter ou peut être rien de tout cela, juste la vanité humaine à toujours vouloir faire mieux au point d'en développer une jalousie mortelle qui dépasse le temps et l'espace...
Note : 6/10
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Cruisader