Et la lumière disparaît

Pénétrer les oeuvres de Franck Guilbert est une expérience inoubliable, car ce sont des livres remplis d'humanité, de sentiment fort, écrit avec une sensibilité sombre et un humanisme superbe. Voici donc, Et la lumière disparaît, dernier tome de ce que l'on pourrait définir comme une trilogie qui avait commencé avec Les Chemins du destin. Pour bien comprendre l'histoire de ce roman, il est indispensable à mon avis d'avoir lu au préalable Au lendemain du dernier jour puisque l'on y retrouve ici bon nombre des personnages qui étaient présents dans le livre précédent de l'auteur.
Notre histoire débute quand Martha, une vieille femme de 80 ans, se rend dans la cathédrale de Nevers pour brûler un cierge à la mémoire de son petit fils mort dans un horrible incendie (Cf Au lendemain du dernier jour). Mais un détail sur un l'un des vitraux l'interpelle. Elle est alors assaillie par d'étranges visions qui l'amèneront jusqu'en Ecosse dans un vieux manoir hanté. Là-bas, elle retrouve Mathieu, Fabien et elle s'apprête à lutter contre la fin du monde, l'apocalypse !

Au début, je dois avouer que j'ai eu un peu de mal à rentrer dans cette histoire, peinant à croire qu'une vieille femme parte ainsi en auto stop sur les routes jusqu'en Ecosse. Mais voilà, une fois encore, le talent de Franck Guilbert est à l'oeuvre et l'on est très vite porté dans des aventures fabuleuses où se mélangent Antéchrist et apparitions fantomatiques. En effet, bientôt, nos personnages découvrent que le malin se cache parmi nous en la présence d'un riche industriel, prêt à tout pour faire fortune et pour détruire ce monde. Peu à peu l'auteur nous entraîne dans une enquête passionnante, riche en rebondissements et l'on ne s'ennuie pas pour un sou.
Mais la force de Franck Guilbert, plus encore que de savoir nous conter des histoires fabuleuses, c'est son humanisme, la richesse de ses sentiments et la force de sa sensibilité qui l'amène à créer des personnages forts qui sont pour lui l'occasion de dépeindre avec brio les sentiments humains et de nous faire rêver à un brin d'amour et d'universalité avant la fin du monde. Plus que son côté fantomatique ou même plus que son côté fantastique, ce qui est touchant ici, c'est l'analyse que livre Franck Guilbert sur l'Homme et sa société à travers des portraits formidables et loin d'être de simples caricatures.
Comme à son habitude donc, l'auteur nous livre ici un livre passionnant, grave et empreint d'une tristesse étrange qui se diffuse de page en page. Et la lumière disparait, comme toutes les autres oeuvres de Franck Guilbert, est une oeuvre touchante, inoubliable par la beauté des sentiments qu'elle véhicule et vous n'êtes pas prêt de l'oublier de si tôt. Sans vouloir déflorer la fin, attendez vous à quelque chose de surprenant, de sombre et donc d'inoubliable. Une belle et grande oeuvre de fantastique, car originale et sincère.

Note : 9/10
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Le Cimmerien



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