Archipel
Tome 1 : Le Déluge

Par une nuit sombre à la faculté de médecine de Lilibridge, Howard, un jeune étudiant, fait un cauchemar atroce : l'île de Bartlebooth, où réside Sally sa bien aimée, est engloutie par un terrible orage, un déluge qui noie toute la population de cette paisible île. En sueur, encore sous le choc de ces visions atroces, le jeune homme décide alors d'abandonner ses études et de s'enfuir de cette université pour rejoindre la jeune femme. Avec l'aide de son meilleur ami qui a mis au point une machine volante à pédales, il s'envole vers son amour, en ayant pris soin d'amener avec lui Tip son compagnon, sorte de petit marsupilami très drôle et très attachant.

J'ai découvert il y a peu le scénariste Corbeyran avec l'album "Le Régulateur" et je dois vous dire qu'il a aussitôt rejoint mes scénaristes préférés dans mon petit panthéon personnel. Si Le Régulateur était une Bd violente et sombre, ici c'est une véritable invitation au voyage, un véritable rêve éveillé que nous propose Corbeyran. Mais si Le déluge est moins sombre, elle n'en est pas moins une BD excellente, où se mélangent la poésie sombre et une enquête haletante. Car la ville a bien disparue et Sally avec. Quand Howard arrive, un sable étrange la recouvre et un homme avançant masqué d'un scaphandre apparaît avant de s'enfuir devant le jeune homme.
Les personnages de cette BD sont très attachants et Corbeyran comme Barbay savent les rendre bien vivants. Ils sont entourés de tout un tas d'objets bizarres, comme ces lunettes médicales tout droit sorties du film Sleepy Hollow (vous voyez, celles qu'utilise Johnny Depp un moment), ou ces bateaux aux formes bizarres. Avec Archipel nous pénétrons un tout autre monde, un univers que je suis bien incapable de localiser, complètement imaginaire, qui tient plus du monde du rêve que de celui de la réalité.
Je ne suis d'habitude pas fan de ce genre de dessins, préférant des images bien réalistes ou très colorées, mais ici ça colle. Barbay utilise parfois des teintes très pastelles, notamment pour les séquences de rêves où Howard se remémore tous les bons moments avec Sally. C'est très beau et encore une fois très poétique. Mention spéciale à Tip, cette créature qui écoute son walkman (et oui dans ce genre d'univers tout est permis) et est fichtrement drôle et attachante.
Le seul reproche que je ferais à cette BD est son côté parfois un peu trop bavard. Mais en même temps il s'agit d'une enquête et donc du jeu des questions et des révélations et je pense que c'était inévitable (quoique… s'en sorte mieux à ce niveau là dans Blacksad) mais malgré tout on passe un heureux moment, complètement déconnecté du réel, absorbé par cette histoire très bien mise en scène dans un univers sublime. Reste à me jeter sur la suite, pour savoir si Howard retrouvera Sally et savoir qui ou quoi a provoqué l'engloutissement de cette île. Mais qui sont ces étranges silhouettes qui apparaissent alors comme des fantômes ? Suite au prochain épisode qui, j'en prends le pari, avec le talent d'un Corbeyran sera un petit bijou !

Note : 8/10
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Cruisader



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