La Véritable histoire - Cycle des seuils 1
(The real story : The gap into conflict)

Vous rappelez-vous de cette phrase qui accompagnait la sortie de je ne sais plus quel film de science-fiction : "dans l'espace, personne ne vous entend crier". Voilà comment pourrait être résumé le roman de Stephen Donaldson, oeuvre ambitieuse et absolument géniale.
La véritable histoire commence comme un Star Wars. Nous sommes au Mallory's bar, sorte de taverne, repère de tous les pirates et assassins du Secteur Delta. Angus Thermopyle est l'un d'eux, l'un des plus redoutés, l'un des plus sanguinaires, l'un des plus impitoyables de tous les pirates du secteur, semant partout la terreur sur son passage avec son fidèle vaisseaux Lumineuse Beauté. Mais, ce qui ne lui ressemble pas, c'est que ce jour là, en entrant au Mallory's bar, il est accompagné d'une femme, une dénommée Morn Hyland, une ancienne policière. Que fait ce sanguinaire homme, ce sans coeur, avec une femme et d'autant plus avec une flic ? Car les femmes sont rares dans le secteur plutôt habité par des mineurs qui vont chercher des pierres précieuses sur les astéroïdes et généralement, elles ne font pas long feu...
En face d'Angus, un autre pirate, Nick Succorso. Un duel va alors s'engager entre les deux hommes, car Nick veut être le plus fort, le meilleur et surtout il veut posséder plus que Thermopyle, le mettre au défit. Un dur combat s'engage donc, où les vaisseaux vont être mis à mal, où la violence et tous les coups sont permis à moins que ce ne soit le plus malin (ou la plus maligne) qui s'en sorte...

La véritable histoire est un roman fabuleux. D'abord par sa structure, complexe mais tout à fait accessible puisqu'il s'agit d'abord d'un flash back où l'accent est mis sur la relation (peut être devrais-je dire torture) Morn / Angus puis retour au temps présent ou l'on apprend comment Nick délivre Morn des mains du dangereux pirate.
Mais le point fort dans l'oeuvre de Donaldson, ce sont ces personnages. Aucun n'est bon, aucun n'est gentil. Ce sont des pirates intéressés uniquement par une seule chose : posséder, posséder à tout prix. Ainsi, toute l'histoire nous est racontée du point de vue d'Angus et rien ne nous est épargné. Des combats géniaux, des abordages en plein coeur de l'espace mais aussi du sadisme et même de la torture. La façon dont Donaldson travaille son personnage est tout simplement fabuleuse, un coeur de méchant avec des failles de gentil. On évite ici tout manichéisme et on est plongé dans une oeuvre de SF sombre et très pessimiste. Imaginez donc que personne n'agit par amour, que la folie à l'approche du seuil intersidéral guète tout le monde...
La relation Morn / Angus, relation du maître à l'esclave, nous est décrite dans les moindres détails et là, au coeur de l'espace, dans le noir à peine éclairé par les étoiles, se joue un drame atroce et terrible, un huit clos qui n'exclut pourtant pas l'aventure et l'action. C'est donc un space opera qui joue autant sur les bagarres entre vaisseaux spatiaux et pirates que sur le psychologique et l'intime. Voici donc une oeuvre de SF totale, fabuleuse et originale. Si vous voulez savoir qui est véritablement Angus et comment Morn pourra être sauvée par Nick, il vous faudra lire ce roman que je vous conseille grandement, vous le ne le regretterez pas croyez moi !
Et surtout n‘oubliez pas : dans l'espace personne ne vous entendra crier si l'on vous torture et ne faites confiance à personne car il y a toujours plus bourreau que le pire des bourreaux ! Vous voilà avertis, moi je m'en vais tout de suite acheter le tome deux, Le Savoir Interdit.

Note : 8,5/10
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Cruisader



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