L'Ultime fléau
(Plague of Pythons)
Une plongée en enfer de 215 pages, le temps de retenir son souffle.
Voici un roman noir et qui pourrait se rapprocher de la littérature d'épouvante, tant la violence, le meurtre, la folie collective, le désespoir et l'annihilation permanente de toute joie et de toute vie président à chaque page... Mais de la science-fiction quand même car on n'est pas au rayon du mystère ni de l'inexplicable.
Chandler habite une petite ville des Etats-Unis. Il a violé une femme et s'apprêtait à violer une autre quand il a été brutalement arrêté. Il va être jugé et sans le moindre doute fusillé. Pourtant c'était son corps qui agissait. Il était possédé. Mais on ne le croit pas. On pense qu'il est un imposteur. Et dans ces jours de terreur, ce sont les seuls à qui l'on puisse s'en prendre.
Car nul ne connaît l'identité de ceux qui prennent possession des gens. Sont-ils humains ? Extraterrestres ? S'agit-il d'esprits ? Soudain, n'importe quel être humain peut se retrouver prisonnier dans sa tête, et être obligé de regarder son corps tuer, mutiler, égorger, violer voir se tuer soi-même impitoyablement.
Tout a commencé le jour de Noël. Le Président des Etats-Unis s'est mis à bafouiller en plein discours. Un peu plus tard, il fut assassiné par l'un de ses ministres. Ce fut dès lors le chaos. Des centaines puis des milliers de gens se retrouvèrent possédés. Les communications se coupèrent, les voies aériennes furent réduites à zéro. Des centaines de millions de gens périrent.
Il était impossible de prévoir qui serait possédé et quand, ni quelle horreur il accomplirait. Les possesseurs agissent-ils au hasard ? Ont-ils un plan ? Un but ? Pourquoi, mais bon Dieu, pourquoi ces horreurs s'abattent-elles sur chacun sans épargner personne ?!
Un livre cruel sur les humains, leur besoin de se raccrocher à quelque chose, la force que l'on trouve en soi pour survivre et reprendre espoir au creux de la plus terrible des anomalies : l'absurdité sans nom, la terreur de ce que l'on ne comprend ni ne prévoit.
Et l'attraction du pouvoir, la facilité à se laisser entraîner dans le courant, quel que soit le prix à payer... pour les autres. Une manière de vivre au moins, dans un chaos terrifiant.
7/10 malgré tout. Il faut dire que la difficulté d'un tel livre réside dans la noirceur, qui se dissipe trop rapidement. A vous de voir ce que vous pensez de la fin du livre. De la SF solide. Une quête étrange à moitié dénuée de volonté... Pas de super-héros ici. Pas même de héros d'une certaine manière, puisqu'il suit souvent le fil des évènements. On pourrait voir en lui un survivant de camps de concentration, qui n'est encore là que par une suite de coïncidences indépendantes de sa volonté.
Note : 7/10
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dgrv