Sang d'Irah

Oyez, oyez gentes dames et damoiseaux, venez écouter la chanson de Duncan D'Irah qui, pour l'amour de la belle reine de Nicée, Maryanor, se vit pris dans multiples aventures, liées à l'île de Nopalep'em Brode.
Pour ceux qui auraient déjà entendu la chanson des Chroniques Insulaires, ce nom n'est pas inconnu. Mais si comme moi, sans connaître au préalable les faits et gestes de ceux qui peuplent cette île fabuleuse, vous voulez vous jeter sur les écrits de Claire Panier Alix, c'est faisable et vous y prendrez même un plaisir certain. Car il nous faut reconnaître à cette écrivaine tous les talents qui font une grande conteuse et nous lui pardonnerons aisément les quelques longueurs qui se glissent dans ce précieux ouvrage.
Mais reprenons, si vous le voulez bien, le fil de notre histoire.
Duncan, le beau et loyal roi d'Irah, répond à l'appel de Maryanor, reine de Nicée. Que n'a-t-il pas fait là ? Le voilà pris dans un ensemble d'aventures, qui vont des turpitudes de l'amour aux affres de la guerre, avec entres autres de sublimes luttes contres les trolls ou bien des villes assiégées, grand moment épique où la bravoure de ce fier roi est décuplée pour notre plus grand bonheur. Mais il y a aussi de l'amitié et ce que cela incombe et des trahisons terribles. Le destin de l'île de Nopalep'em Brode se dessine alors ici, fabuleux, médiéval, guerrier et génialement dessiné par cette auteure que je découvre en ce jour.
Les descriptions sont précises, claires et habilement faîtes. Nous pénétrons un quotidien moyenâgeux, sa politique, ses religions, ses fastes faits de tournois où les hommes, fiers, s'en vont remettre leur honneur entre l'épée et la lance. Voilà ici retranscrit toute la légende du roi d'Irah et de ses amis et ennemis.

Si la reine Maryanor ne sort pas grandie de cette histoire, elle nous émeut toutes fois à plusieurs reprises. Obligée de se marier à un autre que Duncan pour sauver son royaume, et puis elle devient traîtresse sans jamais renier cet amour véritable qu'elle a pour le beau Duncan. Voilà un couple d'amants maudits qui renoue avec une certaine tradition, tels que Tristan et Iseult, sans que nous puissions toutefois pleinement les comparer.
Voilà donc une histoire tragique, remplie de rebondissements et de personnages tous aussi attachants les uns que les autres. Dans cette chanson de geste, une seule chose à regretter, c'est quand même certaines longueurs qui peuvent un peu rebuter. Mais le style de Claire Panier-Alix est simple, compréhensible et Sang D'Irah, même pour ceux qui n'ont pas lu les Chroniques Insulaires, se lit facilement et on y prend grand plaisir.
Ici, pas de magie, pas d'Orcs, de Nains et consorts, mais plutôt des manipulations politiques, des amours contrariés et quelques combats dignes des films Braveheart ou Gladiator.
La force de Claire Panier-Alix est de réussir à enfermer dans un petit espace, une île, tout le genre humain et de disséquer ses forces et ses faiblesses, prouvant parfois le ridicule de l'espèce animal que l'on nomme Homme. Et ce n'est pas toujours beau à voir. Heureusement pour nous, il nous reste comme échappatoire la fantasy et entre autre celle de Claire Panier-Alix, c'est pourquoi je vous laisse ici et que je m'en vais de ce pas découvrir ce qui pourrait bien être un chef-d'œuvre, c'est-à-dire les chroniques insulaires.

Note : 7/10
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Cruisader



A propos de ce livre :

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