Les Ruines
(The Ruins)

"Un long cri d'horreur qui ne vous accorde aucun répit." nous prévient Stephen King sur le quatrième de couverture. Une véritable promesse ou une simple accroche publicitaire de la part de ce grand écrivain ? Attiré par cette phrase, j'ai décidé de lire ce roman qui semble avoir fait frémir celui qui nous a tant effrayé.
Deux couples d'américains sont en vacance au Mexique. Ils prennent du bon temps avant d'aller reprendre leur études pour trois d'entre eux et de devenir professeur pour le quatrième. Leur route va les amener à croiser Mathias, un touriste allemand à la recherche de son frère avec qui il s'est disputé. Il rencontreront après trois grecs également en vacance. Un jour, Mathias leur explique qu'il a retrouvé la trace de son frère dans un chantier archéologique et ils décident alors de l'accompagner sur place en compagnie de Pablo, l'un des grecs. Mais ils vont découvrir que l'équipe des archéologues a été massacrée. Il faut dire que les ronces qui hantent la clairière ne sont pas ordinaires.

Les Ruines souffre d'un très gros défaut : le manque de consistance de ses personnages. On a à peine le temps de faire connaissance avec eux qu'ils sont déjà projetés au milieu de l'horreur. L'auteur a beau essayer de nous les présenter une fois qu'ils sont dans la clairière en nous racontant leurs passés et leurs rêves, ça ne prend pas vraiment. Surtout qu'ils sont tous un peu trop stéréotypés. On a donc Stacy l'étudiante volage, Amy la jeune femme geignarde, Éric le jeune homme irresponsable et enfin Jeff le boyscout colérique qui veut essayer de sauver tout le monde. Le roman s'intéressant principalement à leur survie, il perd beaucoup en intensité à cause de ces héros peu passionnants.
Comme je l'ai dit précédemment, la survie du groupe est le principal moteur de l'histoire et là encore, on a tous les clichés inhérents à ce genre de situation. A peine arrivé, Pablo se blesse grièvement dans une chute et ses camarades sans compétences médicales particulières vont tout faire pour le maintenir en vie. On a aussi le droit au manque d'eau et de nourriture ainsi que les disputes que cela entraîne. Les personnages semblent passer leur temps à se disputer pour savoir s'ils vont survivre plutôt que d'essayer de s'en sortir. Certes les querelles gagnent en intensité au fur et à mesure du roman.
Mais leur survie ne consiste pas uniquement à trouver de l'eau, de la nourriture ou à échapper à leurs geôliers en espérant d'hypothétiques secours, il y a aussi la présences des ronces qui apporte la touche fantastique de l'histoire. Car il ne s'agit pas de simples buissons mais d'une plante qui est intelligente : elle est capable de bouger et de se nourrir rapidement comme les jambes de Pablo vont en faire la triste expérience. Et ne parlons pas du pauvre Jeff qui va la voir littéralement pousser à l'intérieur de son corps. Menace omniprésente dès le départ du roman, cette terreur végétale constitue l'un des principaux arguments de l'histoire même si elle frôle parfois le ridicule. Quand elle imite un téléphone portable pour attirer ses proies, par exemple !
Pour les amateurs de fantastique, Les Ruines manquera clairement d'originalité, de suspens ou même d'intérêt. En le lisant, je n'ai pas pu m'empêcher de penser aux premiers épisodes de la série Lost par exemple. Le style à base de phrases courtes qu'emploie l'auteur est plutôt efficace et donne un rythme assez soutenu. De plus, Scott Smith ne fait pas de concession au happy-end qu'on trouve trop souvent dans ce genre d'histoire. Et c'est la la principale qualité d'un roman qui en manque grandement. On y trouve pas le grand moment de terreur qu'on pouvait y attendre.

Note : 5/10
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Stegg



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