Roma Aeterna
Nous sommes en 2650 AUC (Ab Urbe Condita : depuis la fondation de la ville), soit notre XIXè siècle. L'Empire Romain est toujours là. Il est passé par bien des vicissitudes et a bien été au bord de la disparition, mais le fait est là : il a survécu. L'évolution technologique est plus lente que dans notre monde. Le téléphone et l'automobile apparaissent.
A travers des tableaux (dix nouvelles) qui se succèdent à quelques dizaine ou quelques centaines d'années les uns des autres, Silverberg nous dépeint un monde où l'Empire Romain impose la Pax Romana de l'Espagne, jusqu'en Afrique et en Arabie. A certaines époques de son histoire, il a été divisé en deux. A d'autres il a cherché à conquérir d'autres territoires. De nombreuses légions ont péri pour rien sur les côtes inhospitalières de l'Amérique par la folie d'un Empereur. Les relations avec l'Inde et la Chine n'ont jamais vraiment posé de problèmes. Un empire aussi vaste ne peut s'étendre au-delà d'un espace raisonnablement gouvernable. Des guerres intestines ont ravagé la Grèce comme l'Italie...
Nous suivons tantôt un Empereur, ou un Ambassadeur, ou encore un conseiller... A travers des yeux si divers, nous voyons les époques se succéder et l'Empire Romain tenir bon, grâce à sa culture éclectique. Heureusement pour lui, le Christianisme n'a jamais réussi à bien s'implanter, et un ambassadeur zélé est parvenu à faire assassiner en douceur un fanatique d'Arabie qui affirmait que Dieu lui parlait... C'est un monde sans Dieu où le pouvoir est au centre de toutes les fascinations. Il faut dire que toutes ces nouvelles se déroulent dans la sphère du pouvoir, ce qui, malheureusement, donne une certaine monotonie à l'ensemble.
Partez à la découverte d'un monde façonné par la culture romaine, enfoncez-vous au milieu de ses intrigues politiques, accompagnez les traîtres et les fidèles serviteurs, plongez dans les bas-fonds de Rome et profitez de plaisirs interdits, ou encore rêvez d'un nouveau départ avec le peuple juif, resté en Egypte après l'échec de Moïse. Un très beau dernier tableau...
Un roman un peu long et parfois ennuyeux, mais une uchronie fascinante ! Vous êtes avertis : il est très possible que vous vous ennuyiez au fil de ce livre. Pourtant, le très prolifique Silverberg a des idées toujours aussi fascinantes à 69 ans, et on pourrait rapprocher cette uchronie de l'Empire Romain de la passion qu'a toujours éprouvée Asimov pour l'histoire antique...
Note : 8/10
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dgrv