Projet phoenix
Quelque part dans le désert subsaharien. Quatre personnes, deux femmes, deux hommes réalisent le rêve d'une vie : traverser les dunes et le sable au volant de leur Range Rover. Il fait nuit. D'un coup, les transitions radio se brouillent. Puis une voiture disparaît, pour réapparaître quelques instants plus tard, rouillée, vieillie de plusieurs années. Un dérèglement temporel, comme on peut le trouver au niveau du triangle des Bermudes ou bien lors d'enlèvements extraterrestres.
Et c'est bien de cela dont il s'agit ici. Ils sont là, parmi nous, au dessus de nos têtes, les hyperboréens. Petit rappel : les hyperboréens, peuple du nord de race blanche, situé au niveau de l'Alaska ou dans les environs (l'île de Jutland pour être précis), migrent d'une façon inexplicable vers la cordillère des Andes, il y a déjà des années de cela, et l'on retrouve des traces de ce peuple sur les pictogrammes Mayas et aztèques. Mais encore une fois et d'une façon inexplicable, il quitte cette région du monde pour s'en aller ailleurs, je veux dire par là vers l'espace. Rappelons tout de même que les aztèques et les mayas sont les premières civilisations à avoir dessiné des soucoupes volantes bien qu'il y ait aussi des traces d'apparition chez les premiers hommes et chez les indiens d'Amérique... De tout temps l'homme a tourné ses yeux vers le cosmos et peut-être même que le cosmos le sauvera...
Bref, les hyperboréens sont de retours et ils enlèvent Jean Frey et ses camarades. Les voilà enfermés dans une "soucoupe volante" au coeur de nos profonds océans, avant de partir vers l'espace. Mais ils ne sont pas seuls, plusieurs autres êtres humains ont été enlevés, de toutes les régions du globe, de toutes races et de toutes religions. Une arche de Noé constituée par les hyperboréens...
Mais l'homme n'est pas fait pour vive sereinement malheureusement. Avant même d'apprendre à connaître l'autre, c'est la guerre, la haine qui triomphent. Il ne suffit pas de grand-chose pour écrire un bon roman de science-fiction. Piet Legay en amène ici la preuve. Deux espaces, la Terre vouée à a destruction et le vaisseau spatial, cylindre où les humains sont enfermés. Le livre joue sur cette idée de l'enfermement, microcosme où les hommes sont analysés, comme pour une expérience que mèneraient les hyperboréens à l'aide de leur psychosondage. Mais peut-être que ces extraterrestres, que l'auteur rend attachants, ne sont pas si méchants que ça...
Voilà un livre bien agréable à lire, comme un Jules Vernes, et sur certains passages même, quand nos personnages sont sous les océans, on pense à ce chef-d'oeuvre qu'est 20 000 lieux sous les mers. Un livre passionnant mais qui analyse aussi en profondeur les sentiments humains, l'idée de violence et de non-violence, un livre qui se dévore, un huis clos prenant et superbement mené. Classique, mais en lisant ce livre vous plongez dans une Sf simple, loin de la complexité de la hard-science mais qui est pourtant très intelligente.
Ce genre de roman dit populaire permet alors de faire passer simplement des idées humanistes et de donner un plaisir certain au lecteur. Rencontre du premier type, suspens et jusqu'à la fin on s'interroge sur ces mythiques hyperboréens... Le livre, publié en 1979, pose déjà des questions sur les technologies nouvelles, sur le fonctionnement de ces objets volants non identifiés, sur les armes que le gouvernement pourrait expérimenter sous couvert d'apparitions d'ovnis.
Je ne vous direz pas de quoi il retourne quant à ce projet phoenix, l'oiseau qui brûle mais que de ses cendres toujours renaît, il n'y a qu'à espérer qu'il en sera de même pour l'espèce humaine, avant qu'un fou ne nous balance en pleine poire une bombe nucléaire... Mais avec l'aide d'intelligences extraterrestres amicales, puisque l'intelligence n'est pas humaine, peut-être serons-nous sauvés ?
Projet phœnix est donc un live de Sf passionnant et facile à lire, un petit joyau...
Note : 8/10
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Cruisader