Miroirs de sang
(The Vision)
Plus j'avance dans les lectures de Koontz et plus je suis persuadé qu'il s'agit là d'un des plus grands auteurs de terreur, un maître ! Avec Miroirs de sang (mais le titre anglais est bien plus évocateur), Koontz franchit encore un pas, allant plus loin dans le suspens, écrivant ici un roman qui, dès que vous l'aurez commencé, ne vous lâchera plus.
Mary Bergen est une médium très réputée qui aide la police en traquant les criminels les plus fous. Mais Mary a aussi un problème qui remonte à son enfance, quelque chose qu'elle veut oublier mais qui revient sans cesse, qui est aussi la cause de ses visions. Un homme ou une "chose" qui, dans l'esprit de la jeune femme, prend l'allure d'une créature aux ailes hideuses et sans visage, l'a agressée et a abusé d'elle alors qu'elle n'était qu'une enfant. Description atroce écrite par une main de maître…
Depuis quelque temps les visions de son passé reviennent de plus en plus fortes, de plus en plus violentes et à cela s'ajoutent les meurtres qu'elle voit, ceux d'un psychopathe qu'elle n'arrive pas à identifier, qui tue des jeunes femmes. Qui est cet homme ? Et si la prochaine victime était Mary elle-même ?
Tout au long du roman le suspens est maintenu, digne d'un thriller, avec un final sombre à la Hitchcock. Car qui peut bien être là tapis dans l'ombre ? Son mari, un ex-alcoolo, violent mais qui semble être bon avec sa jeune épouse ? Ou bien pire, son frère, qui pourtant doux, disparaît du jour au lendemain ? Ou bien une autre chose, une créature tapis là dans le cerveau du médium, une entité venue du côté sombre ? Non, je ne vous donnerai pas les réponses, mais c'est peut-être bien pire que ça.
Voilà comment se lit ce roman, comme un superbe jeu de piste, et quand on croit toucher la vérité apparaît un autre élément qui tantôt nous conduit vers le fantastique, tantôt vers une réalité bien plus sordide. On dévore les pages, on enrage de ne pas voir tout de suite la vérité et quand elle apparaît, on se dit que l'auteur nous a bien tenu en haleine et qu'il nous a fait vivre une superbe aventure.
Dans Miroirs de sang Koontz exploite encore des thèmes qui lui sont chers : l'enfance maltraitée, l'horreur bien plus atroce que ce que l'imagination peut engendrer. L'auteur nous montre aussi à quel point le cerveau est un mystère et qu'il s'agit bien là de la "machine" la plus sophistiquée et la plus inconnue de l'univers humain. Peut-on oublier et jusqu'à quel point ? Miroirs de sang est donc aussi une réflexion intelligente sur l'inconscient et une exploration sombre du cerveau où se mélangent phénomènes paranormaux et réalité concrète.
Mais Koontz se base aussi ici sur la vie d'un médium connu sous le nom de Gérard Croiset qui aida à maintes reprises la police dans des affaires de tueurs en série.
Le style particulier de l'auteur, basé sur des longs dialogues et toujours simple concis, porté sur l'action, fait mouche une fois de plus donnant à ce roman une forme sublime et nous offrant une fois de plus une histoire haletante, terrifiante et que l'on n'est pas prêt d'oublier. Koontz est un génie, un auteur de talent et surtout un conteur hors-pair. Miroirs de sang est un classique !
Note : 10/10
Moyenne des votes : 9,5/10 (2 votes)
Cruisader
Avis des visiteurs :
- Miroirs de sang (The vision est son titre original mais je préfère le titre français) est dans doute l'un des meilleurs de Dean Koontz. Dès la 1ère ligne ce thriller nous captive et le suspense est présent jusqu'à la dernière page. Le seul bémol c'est que l'on devine trop rapidement l'identité du tueur et la fin est assez prévisible mais le roman est parfaitement écrit.
Note : 9/10 (Patrick)