Fondation 1
S'attaquer à Asimov, et plus particulièrement à Fondation, c'est comme s'attaquer à l'ascension de L'Everest sans aucun entraînement. On grimpe, on grimpe, puis on manque d'oxygène, on s'épuise, on s'essouffle puis on étouffe...
Sans avoir la prétention de raconter ma vie, j'ai commencé à découvrir la science-fiction grâce à Asimov, et la science grâce à ce même auteur. J'ai aimé les Robots, Les cavernes d'acier, polar de SF génial et puis... J'ai lu une première fois Fondation 1 et j'ai rien compris... Je me suis dit : "Ok, sûrement que tu es trop jeune pour comprendre, que tu n'as pas toutes les clefs en main, attendons". Il y a peu de temps, j'en ai eu marre d'attendre, marre d'être idiot, de ne pas connaître plus que ça Asimov, ou du moins Fondation 1. Alors j'ai relu... Et j'ai rien compris, ou du moins pas grand-chose. Et là, je passe pour un affreux abruti, un type qui n'aime pas la science-fiction, un ringard etc... Mais je n'aime décidément pas ce livre.
Plusieurs raisons à cela. Mais reconnaissons lui d'abord la caractéristique d'être un classique, un livre sûrement plein d'intelligence, le roman de SF le plus lu et le plus vendu dans le monde ! C'est vrai et je ne comprends pas pourquoi. Certaines idées sont très intéressantes mais...
Reconnaissons aussi à l'auteur le talent qu'il a pour bâtir un monde, que dis-je une galaxie, sublime, toute remplie de conspirations et d'éléments politiques. Asimov ouvre alors une brèche dans la SF, créant une oeuvre intellectuelle, très intellectuelle, trop pour moi. Des thèmes repris par la suite, vulgarisés, banalisés ou magnifiés selon les auteurs.
Et enfin reconnaissons à Fondation 1 l'invention de la psychohistoire, déduction d'éléments du futur par le biais des mathématiques et des probabilités. Idée intéressante et loin d'être idiote, et qui pourrait peut-être même être plausible. Cette science, mise au point par Hari Seldon, est fondée sur des lois strictes de probabilité s'appliquant aux grands nombres, donc sur de larges groupes d'êtres humains. La psychohistoire c'est en fait une réflexion sur la physique quantique et statistique et plus particulièrement sur cette loi : "si le comportement de chaque particule est imprévisible, la manière d'agir de leur ensemble, elle, répond aux lois de la physique et est donc parfaitement calculable". Voilà qui laisse songeur quant à l'humanité en général et qui laisse entrevoir le génie scientifique (science-fictif si j'ose dire) d'Asimov. Si je suis différent de mon voisin, dans l'ensemble, c'est-à-dire dans la société, qui suis-je et qu'elle est ma liberté d'action ?
Le monde même d'aujourd'hui est rattrapé par ce livre. Je m'explique : un article paru il y a peu dans The Guardian nous explique que le titre arabe de Fondation c'est Al-Qaida... Dans ce même article les réflexions de Seldon, l'inventeur de la psychohistoire, sont mises en parallèle avec celles d'Oussama Ben Laden. Il en ressort que ce même Ben Laden aurait été inspiré par ce personnage d'Asimov. Edifiant. Et montrant aussi tout le pouvoir de la science-fiction et plus particulièrement de celle d'Asimov. Un autre terroriste, Aum Shinrikyo, responsable des attentats dans le métro de Tokyo en 1995, se réclame d'Henri Seldon. Suis-je passé à côté d‘un message en lisant ce live ? Ce qui est sûr, c'est que dans le monde d'Asimov se sont toujours les scientifiques et ceux qui maîtrisent les connaissances techniques qui gagnent. Là où le crédule voit un dieu intouchable ou de l'alchimie, les scientifiques voient la bonne utilisation du nucléaire et des équations leur permettant de maîtriser et le monde et les populations...
Donc voilà, on suit à travers différentes nouvelles l'évolution d'un monde, d'un Empire, et de Fondation, planète qui a pour but de créer une Encyclopédie, de recouvrir tous les champs du savoir. Des nouvelles qui à chaque fois changent de personnages et d'époques. Enfin je crois....Il y a donc les psychohistoriens, les encyclopédistes, les maires, les marchands, les princes marchands. Ca conspire, ça ruse et ça veut le pouvoir et on guette les apparitions d'Hari Seldon. Bref, c'est très fort mais pour moi c'est trop long, trop bavard et complexe. Très certainement que je ne suis pas assez vif d'esprit, mais je ne vois pas aujourd'hui ce que l'on trouve à cette oeuvre à part pour les raisons énoncées plus haut. Mais le fait d'être un classique et le reflet d'une époque, ne fait pas tout un livre. Les Robots oui, Fondation non. Je n'irais pas plus loin dans ce cycle et je ne conseillerais sa lecture que pour se faire une idée.
Malgré tout, de nombreux concepts sont très intéressants et font d'Asimov un grand bonhomme.
Donc oui, c'est un grand livre et oui, je suis passé à côté, je n'ai peut-être pas assez cherché, peut être pas assez fouillé et je me suis ennuyé. Les personnages sont intéressants, le monde est grandiose mais j'ai l'impression qu'il n'y a rien à trouver là dedans.
Conclusion, c'est un classique, c'est Asimov et voilà... Si quelqu'un à une autre explication je suis preneur.
Note : 6/10
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Cruisader