Faerie Hackers

Ici, comme dans bon nombre de romans de fantasy, il y a le monde d'en haut, la Surface, notre monde réel, et le monde d'en dessous, Faerie. Le monde d'en dessous est gouverné par le Roi Couleur depuis que la Couleur a vaincu l'Infrasombre et que les créatures les plus sauvages de la rébellion ont été enfermées à jamais au Rebut, une prison maudite, une couche magique dont ne peuvent s'échapper les créatures qui y sont enfermées puisqu'elles y sont prisonnières de leur propre peau...
Pourtant, l'équilibre entre Faerie et la Surface doit être perpétuellement préservé, de là dépend la survie mutuelle des deux mondes. Et durant la seconde Guerre Mondiale, après le tragique et sinistre épisode de la Shoa, une telle force d'infrasombre a été dégagé à la Surface qu'une onde s'est propagée jusqu'au rebut, permettant à un monstre de s'échapper, et pas n'importe lequel bien évidemment, peut-être bien le plus résistant et le plus cruel d'entre tous. Et de la résistance, il lui en a fallu pour regagner la surface... Car pour quitter le rebut, il lui a fallut se séparer de sa peau, écorché, retourné comme un vieux gant. Mais le démon a résisté et par un crime ignoble qui ouvre le roman, a pu s'enfuir à la Surface.
Cinquante ans plus tard, une tentative d'assassinat vient d'être perpétrée sur le Dauphin, le jeune fils du Roi Couleur. Une attaque venant de la surface, une attaque jusque là impossible. Si les défenses de Faerie peuvent être désormais contrées, il faut trouver la menace et l'éradiquer au plus vite. C'est donc le Commandant Lartagne qui s'en chargera, aidé dans sa mission par Lil, une jolie Fey exilée en surface vingt ans plus tôt pour s'être rebellée contre les conditions dans lesquelles ses soeurs sont maintenues, éloignées du pouvoir au sein de leur forêt. Lil connaît donc parfaitement le monde de la surface, elle le pratique depuis plus de vingt années. Alors qui mieux qu'elle et le commandant pourront retrouver le Démon et l'anéantir avant qu'il ne ruine Faerie et qui mieux que nos deux héros aux caractères bien trempés pourront se frotter à l'étrange société de jeux vidéo Devil's Game proposant un nouveau concept de jeu ultra révolutionnaire dépassant toutes nos conceptions actuelles ? Une société puissante à la technologie révolutionnaire qui semblerait bien avoir un lien avec le démon échappé...

Faerie Hackers est vraiment un roman étrange, un cocktail entre fantasy classique, urban fantasy et cyberpunk assez réussi mais qui ne va pourtant pas au bout de toutes ses promesses. Le concept du roman possède un potentiel vraiment énorme et l'idée de départ est absolument époustouflante, je trouve. Pourtant, le roman de Johan Heliot, sans être mauvais, loin de là, ne décolle jamais vraiment et reste sur des aspects bien connus, ne développe pas assez son côté cyberpunk et gâche une bonne partie de ses possibilités de base. Faerie Hackers (rien que le titre est une réussite !) pourrait être un roman excellent et novateur, il n'est malheureusement que moyen et un brin classique dans son traitement. Certains passages sont néanmoins très bons, quelque bons morceaux d'horreur se cachant dans ses pages, et l'intrigue nous emporte bien, de même que le style de l'auteur. Mais il y a un petit quelque chose indéfinissable qui nous laisse sur notre faim. On aurait voulu que l'aspect jeu vidéo virtuel soit plus fouillé, que l'accent mis sur les nouvelles technologies et le Cyberpunk ne se trouvent pas submergé par la fantasy et par les guerres et les combats un tantinet réchauffés et que l'originalité du roman se trouve plus marquée. Dommage... Faerie Hackers est un roman qu'on lit avec beaucoup de plaisir, de nombreuses attentes, mais qu'on referme avec ce petit pincement nous signalant qu'on a été déçu, que les espoirs les plus fous qu'on avait placé dans la plume de Johan Heliot n'ont pas été récompensés... Un livre appréciable et fort sympathique, mais qu'on oublie malheureusement très vite après l'avoir refermé. Dommage...

Note : 6/10
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Chaperon Rouge



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