Délivre-nous du mal

Oh combien de temps l'ai-je attendu ce roman ? J'avais presque fini par ne plus y croire ! Et le voilà, avec sa sublime couverture signée Nathalie Shau...
Virginia Schilli n'avait que 22 ans quand elle publia "Par le sang du démon". Un roman sur les vampires, original, profond et sombre. Elle reprend donc ici son personnage fétiche, Anders, qui, avant de devenir une créature de la nuit, était une jolie jeune femme, répondant au nom d'Einimia. Ce qui m'avait séduit dans ce premier tome, c'était cette mutation des corps, ce mal-être qui passait par les chairs et ces corps troublants. Nous retrouvons plus ou moins ce thème ici mais l'auteur semble malgré tout vouloir s'en détacher.
Pourtant, encore une fois, ce que semble vouloir nous dire Virginia Schilli, c'est que les tourments du corps et ceux de l'âme sont plus qu'étroitement liés et quand la raison s'endort, des monstres abominables naissent sous la plume de l'auteur, des anges et des démons.
L'histoire commence quand Kethel, l'homme qui aimait Einimia, découvre la jeune fille endormie dans son nouveau corps, celui d'Anders donc. Pour pouvoir la retrouver (ou plutôt le retrouver) Kethel a du passer par un terrible nécromancien qui a fait de lui un Nephilim, une créature se nourrissant des hommes, non pas de leur sang comme un vampire, mais de leurs sentiments les plus profonds. Voilà alors que nos deux amants se retrouvent pour des amours tourmentées et des aventures bien étranges.

Délivre-nous du mal n'est pas un roman facile à aborder ni à résumer. L'auteure ne peuple pas son livre de rebondissements ou de suspens et l'on avance lentement, toujours avec ce style sublime et l'on a l'impression de lire une longue et mélodieuse complainte. Je crois qu'il y a là de quoi rebuter certains lecteurs...
Les thématiques que j'avais tant aimées dans le premier livre de Virginia Schilli passent un peu ici au second plan et je pense même qu'il s'agit plus d'un roman de fantasy avec des vampires, qu'un pur roman vampirique dans la droite ligne de ce que peu faire Anne Rice.
Malgré une histoire qui avance peut-être un peu trop lentement, on retrouve bien sûr un vieux château en ruine, des démons, une forêt profonde, mais aussi un roi usurpateur (étrangement on pense beaucoup au château d'Otrante en lisant ce roman...), des armées qui vont être décimées par nos héros, une épée digne d'Elric ou presque, etc...
Pour ma part j'ai donc été un peu déçu à la lecture de Délivre-nous du mal même si bien sûr le style est toujours là, exceptionnel, voire unique. On lira donc ce roman surtout pour la beauté du verbe et pour ces personnages torturés, on le lira à haute voix et très certainement on y prendra grand plaisir.

Note : 7/10
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Cruisader



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