Le Crépuscule des Elfes - Trilogie des Elfes 1

En un temps très ancien, une époque reculée bien avant la naissance du Roi Arthur, même bien avant que Merlin ne soit le célèbre Druide, le monde était peuplé de nombreuses créatures et de différents peuples. Parmi les quatre principaux, ceux qui reçurent les talismans de la déesse Dana, il y avait les Elfes, les Nains, les Hommes et les Monstres. Déjà les hommes portaient en eux ce penchant pour la domination et la destruction, ce désir sourd d'asservir sous leur joug les autres peuples. Chaque nation a reçu un talisman de la déesse et celui des nains, c'est l'épée de Nudd, Excalibur dans la langue des Hommes. L'histoire se souviendra d'elle...
Pour préserver une paix et un équilibre fragile entre les peuples, un Grand Conseil a été crée, réunissant les représentants des peuples libres : Pellehun et Gorlois, Roi et Sénéchal des Hommes, Baldwin Roi des Nains, Llandon et Lliane, Roi et Reine des Hauts-Elfes et Rassul, Seigneur des Elfes du Marais. Il y en a d'autres, mais arrêtons-nous sur ceux-ci, ceux par qui la tragédie arriva et plongea le monde dans le plus sanglant des chaos...
Un jour Baldwin, Seigneur des Nains, se rends à Loth avec sa garde et demande à réunir le Grand Conseil. Il demande réparation car Tröin, le Roi sous la Montage Noire a été assassiné. Et selon toute vraisemblance, c'est Gaël, un elfe gris seigneur du clan des marais, qui l'aurait assassiné pour s'emparer d'une côte de maille en argent, trésor fabriqué par les nains. C'est une tragédie car comme chacun le sait, Les Elfes et les Nains se vouent une haine ancestrale. La moindre braise peut enflammer une paix si difficilement acquise et plonger de nouveau les royaumes dans une guerre sanglante. Baldwin veut être vengé et réclame la tête de l'Elfe Gael. Mais ce qu'il ne dit pas au Conseil, c'est que ce n'est pas simplement un trésor qui a été dérobé aux Nains, c'est aussi l'épée de Nudd, le principe même de leur pouvoir, le talisman de Dana. La crise est bien plus profonde que le vieux Baldwin ne veut bien le révéler.
Alors afin de calmer les esprits, un groupe mené par Lliane, la puissante et magnifique Reine des hauts-elfes, va quitter Loth et partir sur les traces de Gael pour prouver son innocence ou le tuer. Deux hommes, Uter et Roderic, Deux Nains, Tsimmi et Miolnir, un barbare dont le peuple a été massacré, Freïhr, ainsi que la Reine et son pisteur, Till, partiront donc en quête, seulement accompagnés chacun de deux pages. Le petit groupe va très rapidement affronter les plus grands danger et chacun va peu à peu révéler aux autres son véritable visage, qu'il soit traître, couard, sorcier, manipulateur ou simple jouet entre les mains des puissants. Le destin de tous les peuples se joue maintenant et le jeu semble dès le début faussé à l'insu de nos compagnons. Alors si en plus l'amour s'en mêle, quel sera le sort réservé aux envoyés du Grand Conseil ?

Le Crépuscule des Elfes est une fantastique épopée, le premier tome d'une trilogie qui s'annonce d'ores et déjà somptueuse et captivante. A la croisée entre l'univers de Tolkien et le cycle arthurien, le crépuscule des Elfes nous offre une superbe fantasy qui ressuscite avec habilité les grandes légendes celtes. De Merlin à Uter Pendragon, des nains belliqueux aux elfes froids et dignes, c'est un savant mélange de références et d'allusion, un trait tiré entre les grands noms de la fantasy et les légendes celtiques. On retrouve aussi bien les Seigneurs Noirs et les Gobelins de Tolkien que les Royaumes de Logres et de Gore des récits de chevalerie du Moyen-Age. Un chef-d'oeuvre !
L'intrigue est captivante et passé un début un peu long où on peut se demander si ce roman va être novateur, on entre dans un univers passionnant, foisonnant, riche et empli de magie et de féerie. La Reine Liane est tout simplement fabuleuse et la relation qui va peu à peu se créer entre elle, l'elfe qui ne sait pas ce que peut être l'amour, et Uter le jeune chevalier impétueux et plein de fougue est très touchante, belle sans aucune mièvrerie. Les personnages sont vraiment bien trempés et le nain Tsimmi, doux et bougon sorcier des montagnes est vraiment très attachant. Et ne vous parle pas de ce gros bêta de Freïhr ! Un rien caricatural mais c'est vraiment bien rendu et cela marche. On s'attache sur les pas de nos compagnons et l'on vit vraiment les aventures au coeur du groupe.
Et ce qui fait la différence entre ce roman et d'autres dans le même style, c'est aussi très certainement sa noirceur. Jean-Louis Fetjaine nous offre une portrait très sombre et sans compromission de cet univers lointain et les combats sont éprouvants, les sentiments malmenés, la violence omniprésente. Le Crépuscule des Elfes est un roman de chevalerie dans la plus pure tradition, une quête héroïque où la valeur des êtres se déploie dans l'adversité, où l'amour, l'amitié, la confiance et la solidarité deviennent les seules valeurs dans un monde qui se perd par la faute de la bêtise des hommes, dans un univers qui s'étiole, et où les peuples se meurent lentement. La trahison est le maître d'oeuvre de ce chaos et ce premier tome nous plonge donc dans un abîme d'horreur, un monde et des peuples en destruction. Une manière de nous montrer pourquoi et comment  les elfes, les nains et autres créatures ont disparus de nos vies, un constat bien pessimiste sur la nature humaine.
Mais aussi une superbe plume, enlevée et efficace qui nous plonge dans un roman de toute beauté, une superbe fantasy qui renoue avec les plus grandes légendes. Un roman essentiel pour qui aime les grandes épopées, les aventures arthuriennes ou les royaumes légendaires. Une réussite qui, je l'espère, sera confirmée par les deux autres tomes.

Note : 9/10
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