Anita Blake

Mon nom est Blake, Anita Blake. Les vampires, eux m'appellent "l'exécutrice" et par égard pour les oreilles les plus chastes, je ne vous dirai pas comment, moi, je les appelle. Ma spécialité, au départ, c'était plutôt les zombies. Je relève les morts à la tombée de la nuit pour une petite PME. Ce n'est pas toujours très exaltant et mon patron m'exploite honteusement, mais quand on a un vrai don, ce serait idiot de ne pas s'en servir. Tuer des vampires, c'est autre chose, une vieille passion, liée à des souvenirs d'enfance. Depuis qu'ils sont officiellement reconnus et ont pignon sur rue, mêmes leurs propres boites de nuit, ils se croient tout permis. Certes, il y en a de très charmants, voire très sexy, mais il y en a aussi qui abusent. Ceux-là, je les élimine. Rien de tel pour garder la forme : ça vous fouette le sang !

Voici une manière particulièrement agréable d'aborder le fantastique ! Imaginez plutôt notre monde où l'église à officiellement reconnu l'existence de créatures démoniaque : Vampires, métamorphes, goules, et j'en passe sortent de l'ombre pour acquérir un statut officiel (à l'image de syndicats oeuvrant dans le but de faire respecter les droits des vampires !). Bien entendu, l'ambiance générale est plutôt tendue. Certains groupes extrémistes (comme "Les Humains d'abord" ou "Humains contre Vampires") livrent une guerre civile perpétuelle dans l'ombre des ruelles, ou bien certains vampires se rapprochant plus de l'animal que de l'Homme préfèrent vivre à l'ancienne... C'est là donc qu'intervient notre exécutrice, après tout elle est payée pour !
Ceux qui y verront un rapport étroit avec une certaine chasseuse de vampire ayant un nom à coucher dehors seront déçus : le premier livre est sorti trois ans ans avant la première diffusion du pilote aux Etats Unis... La série de Joss Whedon est certes tirée de son propre film (si l'on peut l'appeler ainsi...) sortit en 1992, mais je doute que quiconque puisse un jour avoir l'envie de s'en inspirer...
Bref, travailler pour l'état c'est bien beau mais ça ne rapporte pas assez, aussi Anita travaille pour "Reanimation and Co." et aide de temps en temps la BRIS (brigade régionale d'investigation surnaturelles) sur des affaires corsées. Ce qui est d'ailleurs souvent le départ de l'intrigue ; et nous nous retrouvons à suivre des enquêtes pas banales...
Seulement réduire cette suite de livres à un polar fantastique est bien loin de la vérité. Certains (plus exactement "certaines") diront que l'intérêt principal réside en Jean-Claude, le maître de la ville, un vampire français à la sensualité envoûtante, lequel réside toujours entre charme et cruauté. Car, si le personnage principal ne manque pas de charisme, on se rends compte que les personnages secondaires sont particulièrement travaillés. Un certain érotisme croissant au fil des livres hante d'ailleurs toujours les pages.
L'humour est toujours présent par la plume de Dame Hamilton. Par l'absurde, déjà, puisque rien que la situation géopolitique est tournée à la dérision ; mais généralement par les lèvres d'Anita. Le cynisme et l'ironie sont monnaie courante. Quelques répliques bien placées au moment inopportun dédramatise les situation quelques fois gores, ou peuvent compromettre directement la sécurité des personnages. Oui car Laurell K. Hamilton parvient à maintenir l'attention et la tension par un moyen aussi simple qu'efficace : lorsqu'une situation tourne au prévisible, l'héroïne agit de manière totalement inattendue ce qui change totalement la donne. Parfois le changement est trop brusque, presque incompréhensible, mais d'une manière générale, l'effet est réussi. Ceci donne un rythme très soutenu au récit, ça va très vite, autant pour le personnage que le lecteur et l'on n'a pas le temps de s'ennuyer. Ne vous attendez pas à corner la page au beau milieu d'un chapitre !
L'ambiance générale reste donc plutôt légère. Non pas par manque d'idées mais pour rendre la lecture divertissante. Certains pourront ne pas apprécier, quelques clichés ne sont pas toujours de très bon goûts, et nous ne sommes pas devant une écriture renversante. D'ailleurs il arrive, surtout avec les premiers livres, que l'on se perde un peu au milieu d'une scène, il manque peut-être un peu plus de descriptions, mais l'action prime et l'on auras tôt fait d'oublier ces petits désagréments.
En France, 9 livres sont sortie alors qu'originalement 15 tomes sont déjà écrits, je vous en décrit l'ordre puisque l'on ne peut se fier aux listes présente en début de pages : Plaisirs coupables, le cadavre rieur, le cirque des damnés, lunatic café, squelette sanglant, danse mortelle, offrande brûlée, lune bleue, papillon d'obsidienne.
A défaut d'être fortement innovatrice, cette série reste particulièrement originale (mais non c'est différent !) et surtout très agréable à lire ! Ce n'est pas de la littérature majeure, mais personnellement j'attends toujours la suite avec impatience !

Note : 8/10
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Llugh