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Le Puits au bout du monde : La route des dangers
Auteur : William Morris
Traducteur : Maxime Shelledy
éditeur Aux forges de Vulcain
année : 2013
La route des dangers est donc le second tome du Puit au bout du monde, qui reprend donc les aventures de Rodolphe là où on les avait laissées. Inspirateur de la fantasy anglaise, William Morris continue ici son roman de chevalerie, quête initiatique pour le jeune Rodolphe qui découvre le monde, l'amour et le danger à travers de multiples rencontres, parfois amical, parfois hostile, qui l'aideront ou le retarderont dans sa fameuse quête : celle du puits au bout du monde auquel peu de personnes arrivent à se rendre.
Ce second tome reprend donc plus ou moins le schéma du tome précédant, avec un plus de réussite pourtant. Les péripéties et les dangers semble bien plus nombreux, ne serait-ce que parce que la dulcinée du héros est kidnappée par un chevalier qui ne semble guère approuver les codes de la chevalerie. Ce nouvel élément semble donner un vrai but à Rodolphe, un adversaire à sa taille, voire même supérieur, puisqu'il semble aussi méchant et rusée que Rodolphe peut sembler naïf et optimiste, quoique valeureux.
De plus, cet ennemi est absent du roman ou plutôt, Rodolphe croisent des personnes qui l'ont rencontré, en ont entendu parler, mais il ne se croise pas vraiment et ne s'affronte jamais. Le combat n'a donc pas lieu, obligeant Rodolphe à poursuivre son autre quête, cherchant des indices sur le chemin à prendre, à l'instar des chevalier recherchant le Graal, car l'eau bue de ce puits semble donner la vie éternelle à l'instar de celle bue dans le saint calice. Ce qui renvoie également cette histoire au roman de chevalerie.
De l'amour et de l'aventure sont donc au sommaire de ce roman qui parle donc de l'un et de l'autre sans cynisme, ni nostalgie, mais avec une certaine naïveté puisque le héros n'hésite pas à dénoncer l'esclavage à l'une de ses rencontres, ce qui rappelle l'engagement socialiste de l'auteur, mais ne correspond pas forcément aux moeurs du moyen-âge durant lequel le roman semble pourtant se dérouler si l'on en croit le langage employer à base de jouvenceau et la relation platonique entre le jeune chevalier et son amoureuse.
Les deux jeunes gens se contentent en effet de se tenir la main et d'y voir le signe d'une grande promiscuité ! De plus, les tournures de phrases souvent désuètes apportent parfois un humour involontaire au roman. Pourtant, il ne faut pas y voir un défaut, mais la volonté de rendre hommage à la littérature médiéval jusque dans le style et la plume de William Morris y arrive avec talent, car elle nous plonge avec délectation dans cet univers médiéval fantasmé qui a donc pu inspirer certain chef d'oeuvre de la fantasy.
Un second tome qui se révèle donc plus intéressant que le premier et où les péripéties semblent plus nombreuses et plus dangereuses également, tout comme les personnes rencontrées semblent beaucoup plus ambiguës. Le côté aventure semble donc bien présent cette fois et si le précédent tome portait bien son nom avec "La route de l'amour", on peut dire que ce volet porte bien le sien et que cette route des dangers est tout à fait praticable afin de découvrir les origines de la fantasy et de lire un roman toujours original.
Note : 8/10
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