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#1 2011-08-24 14:19:06

Stegg
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[Itw]Adrien Tomas

A l'occasion de la sortie de La Geste du Sixième Royaume, Adrien Tomas a accepté de répondre à nos questions sur son première ouvrage

http://img8.imageshack.us/img8/9006/gestedusixiemeroyaume.jpg


1) Bonjour ! Tout d'abord, merci d'accepter de répondre aux quelques questions de Psychovision. Je commence par une question classique, est-ce que vous pourriez vous présenter à nos lecteurs ?

Bonjour ! Alors, les présentations… C'est toujours un peu difficile de trouver des choses à dire sur moi : en tant que jeune auteur, j'ai l'impression de ne pas avoir autant d'expériences et de vécu que d'autres. J'ai vingt-cinq ans, je suis diplômé en écologie et biologie de la conservation, je pratique la plongée sous-marine, un peu de dessin et pas mal d'informatique, je suis fan de rock et de musique celtique et j'ai exercé pas mal d'activités, comme le piégeage de tortues exotiques ou la cuisine corrézienne.

2) La Geste du Sixième Royaume est votre premier roman publié, d'où vous est venue l'envie de l'écrire ? Comment s'est déroulée son aventure éditoriale ?

L'envie m'est venue un soir d'hiver, en 2007, quand j'habitais à Metz pour mes études. Il faisait sombre et froid et c'était assez déprimant, et j'avais très envie de m'évader. Alors j'ai commencé à écrire une sorte de chronologie d'un monde imaginaire, puis quelques chapitres épars de personnages que je trouvais intéressant de décrire. Ensuite, de temps en temps, je m'y suis replongé, j'ai commencé peu à peu à trouver des liens logiques entre les personnages et j'ai imaginé une sorte d'épopée. J'ai assez peu écrit pendant un an, c'était plus une sorte de loisir qu'une envie d'écrire. Puis je m'y suis mis "pour de vrai", j'ai essayé de créer une histoire crédible. J'ai travaillé dessus autant que je pouvais (j'étais étudiant à l'époque et je devais concilier ça avec les études, les stages, les examens… et les sorties entre amis, évidemment), et je l'ai finalement bouclé en mars 2010, quelques mois après avoir obtenu mon diplôme. J'ai ensuite contacté plusieurs maisons d'éditions, un peu au hasard, en regardant leurs noms sur les livres de fantasy que j'avais chez moi. Début 2011, après presque un an de silence, Mnémos m'a contacté au moment du Salon du Livre, en la personne de Frédéric Weil, le directeur et fondateur de la maison. Il m'a proposé de le rejoindre à Paris, je me suis fait remplacer au travail et j'ai sauté dans le premier train pour le rencontrer. Nous avons ensuite pas mal discuté, souvent par Skype, pour les corrections éditoriales, l'illustration de couverture, la carte, etc. J'ai eu l'impression de faire un travail de révision très complet, où l'on tenait beaucoup compte de mon avis d'auteur sans jamais me forcer la main, c'était très stimulant et évidemment très excitant… La sortie a eu lieu assez rapidement, puisque j'ai signé le contrat en mars pour une sortie en août, que j'attendais avec beaucoup d'impatience.

3) Le roman donne l'impression d'être à mi chemin entre une fantasy classique à la Tolkien et une fantasy plus moderne comme "Le Trône de Fer", était-ce un peu son but ? Quelles sont vos autres références en fantasy ? 

J'avoue ne connaître le Trône de Fer que de nom, je compte m'y mettre bientôt… Mon but était effectivement d'essayer d'utiliser beaucoup des canons de la Fantasy, les elfes, les nains, les sorcières, etc., et de les détourner pour en faire quelque chose de différent, de surprenant. Je voulais éviter à tout prix le cliché des Elfes beaux et sages ou des loups-garous qui se transforment à la pleine lune. C'est une sorte d'hommage aux classiques (dont Tolkien) avec effectivement une volonté de moderniser un peu l'angle d'approche.
Mes références en fantasy sont, outre Tolkien, Orson Scott Card, dont j'apprécie énormément la manière d'écriture fluide et la profonde immersion dans la psychologie de ses personnages ; David Gemmell pour ses scènes d'actions efficaces et ses ambiances épiques ; David Eddings pour ses dialogues percutants, ses personnages efficaces et sa touche d'humour ; Margaret Weis et Tracy Hickman, notamment leur série "la Rose du Prophète" ; et dans un autre registre, Roald Dahl pour son style simple et ses dons de conteur, qui permettent de s'immerger aisément dans ses histoires. J'ai lu beaucoup d'autres auteurs, évidemment, dont Feist, Hobb et d'autres, mais ce sont ceux-ci qui m'ont le plus inspiré.

4) La guerre dont il est question dans le sixième royaume semble avoir ses propres règles que les deux belligérants se doivent de respecter et leur donnant les mêmes forces, est-ce un hommage aux jeux de plateau ?

Davantage un hommage au jeu d'échecs, auquel je suis très mauvais, mais que j'ai toujours trouvé porteur d'une forte signification : des combats stratégiques pour une domination totale de l'adversaire, mais respectant une série de règles arbitraires et quasiment symétriques des deux côtés. C'est je suppose également le principe des jeux de plateaux, mais j'y ai très peu joué et je ne suis pas certain d'en comprendre toutes les règles.

5) Les belligérants symbolisent en quelque sorte le progrès et la nature, ce qui donne à La Geste du Sixième Royaume un coté fable écologique. Un thème plus présent dans la SF que dans la fantasy, est-ce une façon de montrer que la fantasy peut également s'emparer de thèmes actuels?

C'est exactement ça. De par mes études et mon entourage, l'écologie et les possibles excès de la technologie sont des thèmes qui m'intéressent particulièrement, et je trouvais dommage de limiter l'exploitation de cette problématique à des récits de science-fiction. Même à des temps plus anciens, dont s'inspire la Fantasy, l'éternel "combat" entre respect de la nature et volonté de progrès était présent. Je ne pense pas qu'il s'agisse forcément d'une thématique nouvelle pour l'humanité, bien que la question soit plus importante et pressante de nos jours.

6) A propos de SF, mettre un robot, l'ange Aevar fabriqué par un nain, dans un roman de fantasy c'est  un peu osé, non ? D'où vous est venue l'idée de ce personnage ?

J'ai toujours aimé surprendre, et j'apprécie beaucoup la science-fiction, notamment le concept de vie artificielle, sur lequel j'ai voulu travailler. C'est une sorte de clin d'œil à ma culture axée aussi bien sur la Fantasy que sur la SF (Starwars, la stratégie Ender, le space opera…). L'idée d'ange de métal en tant que telle est venue d'une illustration de Luis Royo, "Fallen Angel", qui représente un ange mécanique enlacé par une ange. Cette image m'a marqué et j'ai depuis eu envie de faire vivre un personnage ressemblant à celui-ci. 

http://img850.imageshack.us/img850/2217/fallenangell.jpg

7) Dans un autre genre, les chroniqueurs sont également des personnages intéressants. Mettre en scène des personnages qui observent et témoignent sans prendre partie, c'est une façon d'éviter un manichéisme propre à ce genre d'histoire ? 

Même si cela se fait apparemment naturellement au cours de la lecture, je voulais que les "gentils" et les "méchants" ne soient pas faciles à discerner, que le lecteur puisse réellement réfléchir au camp dans lequel il voudrait combattre s'il faisait partie de l'histoire. Comme je l'ai dit, je suis attaché à la problématique de la dualité entre la nature et le progrès, et je pense que c'est une question plus complexe qu'elle en a l'air. Inclure les Chroniqueurs dans l'histoire amène effectivement une part d'objectivité, une vision sans manichéisme, sans avis ou émotion, qui rapporte seulement les faits et leurs conséquences directes.

8) Beaucoup de romans de fantasy sortent actuellement, comment on se fait remarquer au milieu de cette avalanche ? Qu'est ce qui vous différencie des autres auteurs, à votre avis ?

Déjà, mon nom se trouve juste après celui de Tolkien dans l'ordre alphabétique : je compte sur ça pour me porter au sommet !!
Plus sérieusement, je pense que la couverture d'Alain Brion est assez saisissante de loin, elle donne de prime abord une impression assez épique, ce qui est une très bonne chose. En outre, je pense avoir écrit un pavé, ce qui rebutera peut-être les lecteurs occasionnels, mais qui j'espère donnera à ceux qui aiment se plonger longuement dans un autre monde l'impression qu'ils y ont passé un bon moment. L'immersion n'est pas forcément plus intense dans un roman long qu'un roman court, mais je pense quand même que cela peut aider…
J'espère aussi que l'univers que j'ai créé, qui se démarque des mondes "classiques" de Fantasy, attisera la curiosité des lecteurs potentiels qui cherchent quelque chose d'un peu différent Et puis, je compte sur les chroniqueurs comme vous pour me faire remarquer !

9) Une question un peu plus d'actualité, le livre numérique semble sur le point d'arriver en France. Qu'en pensez-vous en tant que lecteur et en tant qu'auteur ? Vous y voyez une bonne ou une mauvaise chose ?

Je suis de la vieille école, j'ai appris à lire sur des livres en papier et je pense que j'aurais beaucoup de mal à changer de support. Je suis très attaché à l'objet, avec sa couverture, sa tranche qu'on peut aligner dans une bibliothèque, la sensation du papier, etc. En tant que lecteur, je ne pense pas que j'utiliserais de livre numérique.
En tant qu'auteur, j'utilise un ordinateur pour écrire. Je trouve cela très pratique pour les corrections, la réflexion, pour effacer des grosses parties sans tout raturer ou pour m'amuser avec la mise en page. Ça évite aussi de perdre des pages à cause du vent, d'un oubli dans un train ou d'un chat hystérique. En outre, j'ai une écriture manuscrite qui se relâche très vite avec la fatigue et qui devient rapidement illisible, alors que je peux taper rapidement et longtemps sur un clavier. Je suis donc habitué aux outils informatiques, et par curiosité, j'aimerais voir ce que donne un livre en format numérique.
Je reconnais les aspects pratiques de l'objet, et je suis assez curieux, mais honnêtement, je doute que le livre numérique puisse me conquérir. Après, d'un point de vue plus général, je pense qu'un livre qui a besoin d'être rechargé, qui dégage de la chaleur et qui est fragile présente quand même pas mal de désavantages, autant pratiques qu'écologiques…

10) Quels sont vos projets ? Un retour dans le Sixième Royaume est-il à l'ordre du jour ?

Je suis du genre à avoir beaucoup de projets en cours, à travailler un peu sur chacun pendant un certain temps, et à me concentrer finalement sur celui qui me passionne le plus. J'ai deux anciennes histoires de Light Fantasy humoristique dans mes cartons que j'aimerais bien retravailler, et également deux nouvelles incursions dans les Six Royaumes en cours d'écriture, l'une avant et l'une après la Guerre des Aspects. Je ne sais pas encore définitivement sur quel projet je vais me concentrer, même si pour l'instant, la suite de la Geste semble la mieux partie. 

11) Je vous remercie d'avoir bien voulu répondre aux questions de Psychovision. Et je vous laisse donc le mot de la fin:

Merci à vous, et bonnes lectures !


A propos de ce livre :

- Lire la chronique de la geste du sixième royaume
- Lire un extrait de la Geste du Sixième Royaume
- Site de l'éditeur : http://www.mnemos.com/


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