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Le Visage du Mal
Le Chant de l'Oiseau de Nuit – 2
(Speaks the Nightbird 2 – Evil Unveiled)
Auteur: Robert McCammon
Editeur: Bragelonne – Collection l'Ombre
Année: 2008 (2002 première publication)
Pays: Etats-Unis
Traduction: Benoît Domis
Genre: polar historique, sorcellerie
Oui enfin, ça y est, il est enfin arrivé entre mes mains fébriles et impatientes, le second volume du Chant de l'oiseau de Nuit de Robert McCammon est enfin là ! Avec le superbe Procès de la Sorcière, L'auteur m'avait tenue en haleine sur 400 pages haletantes, oppressantes et sacrement originales et une fois refermé, je n'attendais plus qu'une seule chose: lire la suite !
J'en avais à sa sortie parlé comme de mon coup de coeur de cette année et je dois bien reconnaître que la suite ne vient absolument pas me contredire. J'ai pris une fois encore un plaisir immense à lire le Visage du Mal et c'est avec un énorme pincement au coeur que j'ai tourné la dernière page, un peu comme lorsqu'on se sépare d'amis chers en se disant qu'on ne les reverra plus avant longtemps. Pour une découverte, ce roman (je parle là des deux volumes compris) en est une sacrée, je peux vous l'assurer ! Il y a vraiment longtemps que je n'avais pas lu un livre aussi accrocheur, innovant, prenant, et original. Une réussite de bout en bout que je ne peux que vous recommander, si vous n'avez pas encore eu la bonne idée de vous le procurer. Et là, ce n'est pas un conseil, c'est un ordre: Lisez le Chant de l'oiseau de Nuit !! (Bah voilà, ça y est, je deviens despote, c'est le second effet McCammon !)
Mais revenons-en à l'histoire: Nous avions quitté Rachel, la présumée Sorcière de Fount Royal, croupissant en prison en attente du jugement que doit rendre le juge Isaac Woodward, gravement malade, et assisté de son clerc, le jeune et impétueux Matthew Corbett. Aux yeux de tous les habitants de la ville, la culpabilité de la Sorcière ne fait aucun doute et il semblerait que le juge penche lui aussi vers ce terrible verdict. Mais tout cela n'est-il pas au contraire une terrible machination? La belle Rachel n'est-elle pas le jouet d'individus malfaisants qui ne désirent que la chute de Fount Royal pour servir leurs sinistres intérêts ? Ou au contraire la jeune femme est-elle une maléfique sorcière au service de Satan qui parvient à manipuler les gens autour d'elle et notamment le jeune Matthew, le seul à croire encore en son innocence ? Toujours est-il que si elle est bel et bien innocente, ses jours sont comptés et c'est sur les frêles épaules de Mathhew que la quête de la vérité va dorénavant reposer et c'est lui qui devra tout mettre en oeuvre pour sauver une innocente du bûcher en assemblant les pièces du puzzle ou au contraire exposer sa culpabilité au grand jour.
Le Visage du Mal va donc quitter l'ambiance du procès pour suivre Matthew dans sa quête d'indices et dans le trouble que lui cause la situation de Rachel et la santé de plus en plus précaire du Juge, sorte de père adoptif pour le jeune homme. Car ne l'oublions pas, cette intrigue se déroule en 1699, dans les contrées hostiles du Nouveau Monde encore sauvage et loin du confort moderne que nous connaissons. Et l'un des grands talents de Robert McCammon est de nous dépeindre cette époque dans toute sa violence, son hostilité, sa rusticité son ambiguïté et ses demi-teintes. Du faste ridicule de Bidwell, fondateur de la ville, fat et arrogant à souhait, à la rudesses de ses habitants, l'auteur nous peint une galerie de portraits d'une véritable richesse et nous glace le sang par l'évocation d'une médecine en plein balbutiements. La maladie de Woodward jalonne le livre et lui appose sa marque terrifiante, laissant planer l'odeur de la mort et de dégradation comme un écho à la mort à venir de Rachel.
Souffrance, culpabilité, non-dit, trahisons, meurtres et quête de soi ainsi que de vérité parcourent le livre et nous, lecteurs, nous avalons, dévorons les pages jusqu'à la résolution de cette affaire, happés par le climat oppressant et la force de l'écriture de McCammon. Si j'avais à comparer les deux volumes, peut-être dirais-je que le premier est encore un peu supérieur au second, mais malgré quelques passages un peu « faciles » qui semblent arranger l'auteur dans le déroulement de son intrigue, je dois avouer que Le Chant de l'oiseau de Nuit dans son intégralité est à mes yeux un petit chef-d'oeuvre. A la fois polar historique, roman d'aventure et lorgnant régulièrement vers le fantastique, ce livre peut toucher tous les publics par sa qualité, son intelligence et sa richesse. Le Chant de l'OIseau de Nuit est une réussite sur tous les points, vous ne pourrez pas me reprocher de ne pas vous l'avoir dit et répété !
Aussi divertissant qu'intellectuellement stimulant, ce livre a un sacré nombre de surprises à vous révéler et de nombreux personnages attachants à vous offrir. Ne vous privez surtout pas des heure de plaisir que ces deux livres peuvent vous offrir, cela serait passer à côté d'une sacrée découverte. Je ne dirais qu'une seule chose: merci Bragelonne pour cette publication qui n'allait pas forcément de soi dans cette collection. Un beau pari réussi !
Note: 9/10
Note globale des deux tomes: 9,5/10
J'ai finalement déplacé les deux volumes dans cette section car Le Chant de L'oiseau de nuit n'est pas à proprement parler fantastique. Pour éviter d'éventuel malentendus, je préfère le mettre dans cette section, mais il va de soi qu'il trouve parfaitement sa place sur le site !
Aussi, je propose pour une future mise à jour que les deux tomes soit mis sous le titre Le Chant de L'oiseau de nuit, tome 1 et 2 car ils sont tellement liés qu'il serait un peu dommage qu'ils soit séparés ! je crois même que ce n'est qu'un seul et même roman à la base. Ce qui ne me paraîtrait pas étonnant vu que le second livre s'ouvre in medias res, en enchainant exactement là où nous avions quitté Matthew à la fin du Procès de la Sorcière
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