Black Mamba 2
Le magazine des littératures pulp's

Voilà déjà le deuxième numéro pour Black Mamba, ce qui en fait trois, puisque le premier numéro est en fait le numéro 0. Vous m'avez suivis ? Bref, ce qui est sûr, c'est que cette revue est d'une très, très, bonne qualité. Voire d'excellente qualité ! Dès la première de couverture, c'est un véritable plaisir qui irradie mes sens face à une illustration que je trouve superbe, malgré la froideur qu'elle dégage... Black Mamba a l'avantage de pouvoir plaire à tout le monde, puisque l'on y retrouve deux petites (vraiment trop petites) BD, un dossier sur Weird Tales et ses trois principaux protagonistes : Lovecraft, Howard et Smith, des nouvelles et un poster central (et tous en coeur les gars: la Pin up ! la Pin up !). Black Mamba se veut populaire, convivial et c'est réussi. S'il pouvait y avoir plus de revues de ce genre ! Alors avant de décrocher votre poster central, revue des troupes avec quatre géniales nouvelles.

Daemonicus in whisky
(Auteur : François Fierobe)

En une nouvelle, François Fierobe fait renaître à la fois Poe et Lovecraft. Une histoire macabre et sombre, ou alcool et pub riment avec horreur et réanimation de morts. Une nouvelle classique mais superbement menée, agréable à lire en sirotant un petit whisky qu'il vaut mieux avoir fini avant la fin de cette nouvelle au risque de ne plus du tout en avoir envie après... Ah les ravages de l'alcool ! Une nouvelle très intéressante et qui n'est pas dénuée d'un certain humour, noir, très noir.

Ed se lève
(Auteur : Gilles Béreszynski)

Quand quelque chose est bon, autant le dire. Alors, n'y allons pas par quatre chemins cette nouvelle est bonne, très bonne, tant sur le fond que sur la forme. Car Gilles Béresynsky s'amuse du procédé de répétition, un peu comme dans le film Une journée sans fin. Il ménage le suspens, mène le lecteur par le bout du nez, le ramène ailleurs tout en étant toujours au même endroit, avec le même Ed. Car si Ed doit mourir, il mourra... Réflexion sur le destin, sur le fait qu'être en vie n'est pas une chose si grave et que la mort est capricieuse. Le style est simple, l'histoire génialement bien construite et en plus cette nouvelle est accompagnée par de superbes illustrations de Paolo Salomone qui rendent tout à fait justice à l'ambiance de la nouvelle. Une illustration de plus n'aurait pas été de refus et la nouvelle en serait sortie à mon avis gagnante. Mais bon, le plaisir de lecture est là, et quel plaisir !

L'école de l'excellence
(Auteur : Thomas Dumoulin)

Ah, c'est bien connu la lecture, ça fait voyager. Le japon. Voilà des années que j'en rêve, ses estampes, ses paysages, ses sushi, ses geishas etc... L'orient et ses mystères, mais aussi sa vie difficile, surtout au Japon où le système éducatif ne fait pas de cadeaux. Je ne veux plus entendre un seul collégien ou lycéen se plaindre après avoir lu cette nouvelle. Car le prix de l'excellence peu se résumer à : tu réussis ou tu meurs... Difficile de parler de cette nouvelle sans en dévoiler la chute. Certes c'est un peu facile, un peu rapide mais L'école de l'excellence fait son petit effet. Pas grand-chose de fantastique dans cette nouvelle mais bon... A lire.

Métamorphoses
(Auteur : Eric Girold)

Et le meilleur pour la fin, la cerise sur le gâteau. Fabuleuse nouvelle et grand auteur ! Voilà une réflexion menée sur le corps, avec une pointe d'horreur, un suspens plutôt bien mené, un style plus qu'intéressant, réaliste, et qui nous propose une oeuvre tendant aussi vers la science- fiction. Tout ce que j'aime réuni en quelques pages.br/> Le texte parle de modifications corporelles. Mais attention pas un petit piercing ou un gentil tatouage. Non, on s'enlève les lèvres, on se coupe les paupières, il faut monter en grade, devenir le roi de la modif corporelle et on peut même gagner sa vie comme ça, même si l'on risque de la perdre. On le sait, le corps est le temple des émotions, c'est lui qui nous fait prendre conscience de la vie qui nous entoure, c'est le corps de l'autre que l'on voit avant son âme. Mais jusqu'où sommes-nous capables d'aller pour nous faire remarquer, pour gravir des échelons dans notre vie ? Un texte engagé, un brin anar, un monde époustouflant décrit avec brio. J'ai hâte de lire d'autres oeuvres de cet auteur. Le texte est illustré par Bertrand Bonnafous, et je trouve la plupart de ses illustrations hors normes, ce qui colle avec la nouvelle qui est elle-même hors norme. Des dessins un peu simplistes, voire enfantins, mais macabres, glauques.

Voilà, ce numéro 2 de Black Mamba est un régal et je trouve pour ma part que c'est une très bonne revue. Le seul aspect gênant, se sont les bandes dessinées que je ne trouve pas bien mises en valeur... Plutôt que deux courtes Bd pourquoi pas une plus longue ?
Bref, voilà vous pouvez courir commander ce numéro et pour ceux qui l'ont déjà acheté ma chronique est terminée, donc vous pouvez discrètement détacher la Pin up des pages centrales du magazine, sans toutefois oublier le très beau "tableau" d'Amar Djouad au recto...

Cruisader



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