Siegfried
Tome 1
Alex Alice, le dessinateur du Troisième Testament, est de retour avec une nouvelle oeuvre qui s'inspire des sagas vikings et de la musique de Richard Wagner. Si ce projet avait d'abord été prévu pour le cinéma, l'auteur s'est finalement rabattu vers la bande dessinée après diverses embûches mais espère toujours pouvoir finir son film.
L'histoire est donc celle de Siegfried, le fils d'une walkyrie et d'un mortel assassinés par Odin, qui vont confier leur fils au forgeron Mime qui a été obligé de fuir les royaumes souterrains où vivait son peuple depuis qu'une créature s'est installée dans la salle du trône, forçant le peuple des Nibelungs à s'éparpiller aux quatre coins du monde. La mère de l'enfant abandonné ne demandera qu'une chose à la petite créature, qu'il vive dans l'ignorance des dieux...
Ce premier tome d'une trilogie propose un univers riche et complexe que la narration permet d'aborder sans qu'il y ait beaucoup de difficultés. Si l'histoire débute par la fuite des parents du héros où le lecteur se demande un peu ce qui se passe, la première partie nous raconte vite les origines de cette saga où l'on découvre qu'Odin avait confié l'or, le pouvoir absolu, à sa fille aînée afin qu'elle le garde ainsi que sa rencontre avec ce mortel dont elle va tomber amoureuse et qui va lui faire oublier sa tâche permettant au Nibelung Fafnir de s'emparer du précieux trésor qu'il fera forger en un anneau par Mime.
On s'attardera pour ce premier chapitre sur l'enfance de Siegfried qui vit seul dans une forêt avec son père adoptif qui l'utilise pour faire ses travaux les plus rébarbatifs, lui faisant croire que ses parents l'ont laissé car ils ne voulaient pas de lui. On le verra grandir et se poser des questions sur ses origines avant de découvrir une partie de la vérité. On peut qualifier ce premier tome d'assez prévisible mais le souffle épique que règne sur cette oeuvre captive le lecteur et ne le lâche pas avant la conclusion.
La principale force de cette bande dessinée est avant tout son dessin. S'il est la plupart du temps assez classique, Alex Alice réalise souvent des pages fabuleuses telles que celles montrant Odin sortant de la brume. Alex Alice offre vraiment des images détaillées avec un découpage efficace permettant une lecture rapide de chaque page mais également de contempler chaque case afin d'en comprendre les détails.
La puissance visuel d'Alex Alice égale presque par moment la puissance de la musique de Richard Wagner et on a aucun mal à se croire au milieu de cette forêt en compagnie des protagonistes. Cette légende a beau avoir été racontée mille fois et être la source de nombreux autres ouvrages, on a vraiment l'impression de la revivre à nouveau. Le graphisme y est certes pour beaucoup puisque le traitement de l'histoire y est forcement classique.
Si la fantasy est un genre ou beaucoup de choses paraissent chaque année, Siegfried arrive à se classer sans problème dans les meilleures productions du genre grâces à ses images superbes, à son histoire fabuleuse mais également à un humour distrayant grâce au personnage de Mime qui se révèle souvent très drôle. Cette bd peut se ranger à coté des grandes oeuvres que le neuvième art nous a déjà proposé en fantasy telle que
La Quête de l'Oiseau du Temps.
Note : 8,5/10
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Stegg
A propos de cette bd :
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http://www.dargaud.com/dossiers/ba-siegfried/