Scarlet Traces
La Grande-Bretagne, bientôt dix ans après la tentative d'invasion de la terre menée par les martiens.
Le royaume est sorti grandi de cette épreuve, il a appris à utiliser la technologie abandonnée par les martiens et à l'intégrer à la vie quotidienne de ses habitants. Mais lorsque les corps de jeunes filles vidées de leur sang s'échouent sur les berges de la tamise dans l'indifférence la plus totale, deux anciens militaires, le major Robert Autumn et le sergent Archibald Currie, se retrouvent malgré eux mêlés à une affaire dépassant largement le cadre de "simples" meurtres.
Des beaux quartiers de Londres aux ghettos écossais et jusqu'à la verdoyante campagne anglaise, nos enquêteurs improvisés vont mettre à jour les dessous d'une société faussement idyllique qui a bâti sa prospérité sur un monstrueux secret.
Trois ans avant "la Guerre des mondes" que nous venons de chroniquer, les deux auteurs britanniques s'était déjà inspirés plus librement du roman de Wells. Une initiative qui nous permet de mieux apprécier à sa juste valeur le travail de Ian Edginton pour le scénario, en effet même si adapter un roman n'est pas une mince affaire, l'idée de base et surtout l'intrigue sont tout de même déjà là. Ici l'auteur prend place à la suite des événements et nous concocte une histoire bien trouvée et surtout beaucoup plus pessimiste que sa référence.
Il faut avouer qu'Edginton ne fait pas dans la dentelle, dénonçant un danger bien pire que les extra-terrestres, l'homme lui-même dans sa folie de domination, de rancoeur et de pouvoir, ceci à travers les hautes instances de cette société, mais il montre aussi les inégalités et l'indifférence présentes au sein de la population.
En fait beaucoup de détails m'ont fait penser à un autre chef d'oeuvre de la science-fiction, "1984" de George Orwell, on retrouve cette différence de classe, ce monde moderne indifférent et ce monde (ici l'Ecosse) vivant misérablement dans le passé, mais c'est surtout un message qui ressort à la fin de la bd et qui pourrait se résumer par ce slogan du Parti : "La guerre, c'est la paix".
D'Israeli a quant à lui réalisé des dessins fidèles au texte, peignant des atmosphère lugubres, effrayantes, glauques mais aussi parfois beaucoup plus plaisantes (la campagne anglaise). Il a réussi à allier adroitement par ses dessins une époque victorienne à la technologie martienne, les véhicules à pattes étant la plus évidente fusion entre ces deux mondes.
Cet ensemble nous livre une bande-dessinée marchant efficacement sur les traces des grands romans de science-fiction.
Note : 8,5/10
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.: gregore :.
A propos de cette bd :
- L'édition Kymera propose en plus des scenes coupés et des croquis commentés pas D'Israeli.
- A noter que la suite : "Scarlet Traces 2 : The Great Game" sortira normalement durant l'été 2006 aux Etats-Unis.