Pandémonium
Tome 1 : Les Collines de Waverly

Eté 1951, Doris amène sa petite fille malade, Cora, au Waverly Hills Sanatorium, l'établissement est le plus réputé des Etats-Unis pour le traitement de la tuberculose. Doris y avait d'ailleurs été guérie à l'age de 11 ans et c'est avec ce même espoir de guérison qu'elle confie son enfant aux médecin du lieu. Sans argent pour payer le traitement, elle s'engage à travailler en tant qu'aide infirmière, il semblerai donc que tout s'arrange pour le mieux, mais cette amélioration va être de courte durée ; la jeune Cora va avoir un comportement de plus en plus étrange...

Pandémonium est la résultante de la découverte d'un lieu : Le Waverly Hills Sanatorium, par un auteur : Christophe Bec, un établissement bien réel à l'histoire terrible (63.000 personnes y ont trouvé la mort entre 1920 et 1960) propice à laisser vagabonder l'imagination du scénariste. L'endroit est lugubre de part son historique, Bec exploite cet aspect et le rend encore plus inquiétant : apparitions, histoires tragiques, hallucinations, personnages douteux (le neurologue Stadia)... le climat est travaillé à merveille et le lecteur ressent aisément cette ambiance malsaine.
Bec se dit amateur de cinéma et en particulier le fantastique des années 80, effectivement, même sans la communication des Humanoïdes Associés sur ce point, on ressent la même ambiance qu'un des chef-d'oeuvres de l'époque, le Shining de Kubrick, ce rapprochement est le plus évident mais d'autres classiques du genre sont bien présents, notamment "La Maison du diable" de Robert Wise, chacun pourra trouver d'autres similitudes sans pour autant que cela soit une volonté de l'auteur, Les Collines de Waverly est bien ancré dans un genre et chacun pourra y trouver ses références... pour ma part la pendaison de Fanny Bell m'a rappelé une scène proche dans le film "La Malédiction", une grande bâtisse, un drame et un impact très fort sur le spectateur / lecteur.
L'introduction de ce premier tome, de part sa structure, use d'une technique fréquente dans le cinéma, un début fort, précédent le générique (ici non présent), lui même suivi de l'entrée en matière de l'histoire, beaucoup plus calme. De nos jours, les ruines du Waverly Hills sont sur le point d'être détruite, le propriétaire (Bob Alberhasky) veut construire à la place une statue de Jésus Christ, dans ce lieu déserté et insalubre, des veilleurs de nuit poursuivent une ombre, la tension est là dès le début et introduit le lieu et ses mystères, le récit s'achève, la tension tombe avec un flash-back sur les évènements de 1951 et l'arrivée de Doris et Cora. Une construction simple, classique mais éprouvée qui permet au lecteur de s'immerger directement dans le récit.
Mais un scénario, aussi réussi soit-il, serait inutile à instaurer un tel climat sans un dessin réussi, et il faut reconnaître que sur ce point, Pandémonium fait aussi très fort. Les planches de Stefano Raffaele sont réalistes, froides et inquiétantes (la double page du Sanatorium en ruine avec en fond un ciel rouge), la maladie plane durant tout le récit. Les couleurs de Marie-Paule Alluard vont également dans ce sens avec des teintes sombres, sans vie (mise à part l'arrivée de Doris et Cora) qui participent grandement à vous glacer le sang.
Une grande réussite qui ravira les amateurs d'épouvante et d'ambiance forte.

Note : 8,5/10
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.: gregore :.



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