Neon Genesis Evangelion
Tome 1 : L'Ange, l'assaut

Avant de découvrir ce manga, je ne connaissais d'Evangelion que l'animé qui m'avait totalement scotché - même si je n'y avait pas tout compris, dur de tout saisir lorsqu'on ne voit que la fin d'une longue série ! - par son délire philosophique, visuel, et son côté "méchas" poussé à l'extrême. Alors quand j'ai eu le premier tome de la série culte Neon Genesis Evangelion à portée de main, je n'ai pas pu résister, je me suis jetée dessus.
Mais un petit rappel s'impose : Tokyo 2015. Quinze années auparavant, la moitié de l'humanité a violemment disparue. La ville de Tokyo, détruite puis reconstruite, est séparée en trois villes, Tokyo 1, 2 et 3. Mais ce nouvel équilibre précaire est menacé par des créatures géantes et quasi indestructibles, des Anges, qui attaquent les villes sans raison apparente. Rien ne semble pouvoir en venir à bout et le seul moyen de les détruire, ce sont les "Eva", les Evangelions, des monstres humanoïdes pilotés par de jeunes pilotes qui doivent se synchroniser avec la machine. Mais pour se synchroniser, les pilotes et l'Evangelion doivent parvenir à stimuler le lien nerveux appelé A10 situé dans le cerveau. Ce lien nerveux, c'est en gros celui de l'amour, celui qui est stimulé lorsque nous pensons à la personne aimée, lorsque nous sommes en sa présence. C'est donc la synchronisation par ce lien qui doit connecter l'Eva à son pilote, une relation unique et puissante entre l'homme et la machine androïde, le Mécha de notre enfance (vous savez ces énormes robots attachants à la Goldorak, Bioman, Astroboy etc...). Ce serait donc la force de l'amour qui permettrait de manipuler une arme aussi puissante et destructrice que l'Evangelion. Tout un message...
Alors quand l'Ange va fondre sur Tokyo et réduire la ville en fumée, Shinji, un jeune garçon de 14 ans blasé par la vie, va se trouver presque malgré lui entraîné dans un immense complexe ultra secret. Son père, qu'il n'a pas revu depuis près de 10 ans à un projet pour lui : il va devoir piloter l'Eva 01, sur le champ, pour détruite l'Ange et sauver l'humanité.

Premier tome d'une très longue série, ce manga démarre très fort par des combats titanesques de méchas, des scènes de destruction massive, et nous réserve bien des passages visuellement assez déments, notamment lorsque nous découvrons les Evangelions.
Pourtant, ce premier opus reste un brin confus et l'on ne peut que regretter l'omniprésence vraiment dérangeante d'énormes onomatopées qui ponctuent chaque page, chaque planche. Le dessin, très réussi, en est pour le coup considérablement gâché et l'on peine à voir l'action, les moments forts des combats, tant les "Watcha", "Baaamm", "Bradaamm" et "Woomm" prennent de place dans le dessin. C'est vraiment frustrant et rageant… C'est du suicide artistique, je dirais même ! Alors on peut se demander si c'est pour cacher la violence de certaines scènes, par exemple lorsque l'Eva est massacré par l'Ange ou si c'est un effet voulu, mais cela réduit considérablement l'intérêt global du manga pourtant excellent à côté de cela. Une case silencieuse avec un monstre majestueusement planté est beaucoup plus forte que la même planche ponctuée d'onomatopées, on s'en rend vraiment compte à la lecture d'Evangelion si ce n'était pas encore le cas… Alors est-ce que ce manga a un peu trop vieilli ou est-ce pour rendre cette histoire plus grand public que ce procédé est appliqué ? Je n'ai pas de réponse à vous fournir mais j'espère que les tomes suivants sont un peu différents !
Mais bon, au-delà de cela, Evangelion reste tout de même un très bon manga très rythmé avec un dessin nerveux, précis qui rend les monstres (Eva et Ange) aussi terrifiants que fascinants. Ici, pas de mécha attachant, les Eva sont volontairement effrayants, ce qui les mets plus facilement en position de machine à  tuer. Le lien de synchronisation est d'autant plus important et ce premier tome d'Evangelion laisse donc entrevoir un message et des potentialités fort intéressantes qui gagneraient vraiment à être développées par la suite. Une drôle d'aventure que cet Evangelion...

Note : 7/10
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Chaperon Rouge



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