Kwaïdan
Tome 3 : Métamorphose

Troisième et dernier tome de la série Kwaïdan, Métamorphose clôt en beauté ce superbe triptyque. Setsuko continue donc courageusement sa route vers le lac sacré d'Amada, abandonnant malgré elle son amant Seminaru, le peintre aveugle, entre la vie et la mort, en attente entre le monde réel et celui des illusions crées par la sinistre dame Akane.
Mais Setsuko va trouver une aide aussi salvatrice qu'inattendue en la personne de Takeshi, l'étrange petit garçon fantomatique qui avait auparavant attaqué la jeune femme et son compagnon. Celui-ci a découvert les véritables motivations de Dame Akane et compris l'ampleur de sa méchanceté. Pour se faire pardonner auprès de Setsuko, il va donc l'aider à retrouver Dame Orin et mettre à sa disposition toute une armée de kwaïdan enfants pour épauler la jeune femme à l'heure du combat final...

A l'heure des révélations et de la compréhension, toutes les pièces du puzzle s'assemblent donc enfin en un magistral final plein de beauté et de poésie. Tout ne sera finalement pas aussi simple que l'on pourrait le prévoir au début de ce troisième tome et la fin, tout en ne nous évitant pas un brin de morale, évite un cliché que l'on aurait aisément pu attendre.
Une fois encore, le dessin de Jung vient magnifier une intrigue déjà passionnante et nous offre une vision extrêmement riche et enchanteresse du japon médiéval sans se départir de la cruauté qui participe pleinement du charme de cette série. Aucune déception pour ce dernier tome qui clôt superbement la série sans laisser aucune question en suspend. Tout y est : amour, romantisme, haine, cruauté, vengeance, trahison, culpabilité, sacrifice et humour ; tout l'échantillon des passions humaines nécessaires à un album bien rythmé et que l'on n'oublie pas de sitôt. Mais le rythme ne vient absolument pas entacher le mysticisme et le folklore de cette très belle légende et les événements s'enchaînent avec une grande fluidité, la même fluidité que l'on retrouve d'ailleurs dans les dessins ainsi que dans les couleurs.
Kwaïdan est vraiment une grande réussite et vous ne serez pas déçus par ce final. La psychologie de Setsuko est peut-être ici un peu moins fouillée et j'ai trouvé un passage un petit peu incohérent, mais cela n'enlève rien à la qualité générale de la série. Vraiment un superbe travail avec des dessins et une atmosphère d'une très grande beauté qui nous offre une réelle vision personnelle et particulièrement dense du japon et de ses traditions. Incontournable !

Note : 8,5/10
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