Kwaïdan
Tome 2 : Setsuko
En route vers le lac sacré d'Amada en compagnie de Seminaru le peintre aveugle, Setsuko, la jeune femme masquée, est attaquée par un démon envoyé par Akane pour la tuer. Dame Akane est en effet une maléfique sorcière qui retient sa soeur, Dame Orin, prisonnière des eaux du lac Amada depuis près de deux siècles après l'avoir sauvagement défigurée. Setsuko serait donc la réincarnation d'Orin, et le seul moyen pour elle de lever la terrible damnation qui l'asservit au joug de sa cruelle soeur. C'est pour cette raison qu'Akane a envoyé à leur poursuite toute une terrible garde de Kwaïdan, des samouraïs morts, des spectres désormais à la solde du démon.
Seminaru va donc parvenir à sauver l'âme de Setsuko, enlevée par le démon et perdue au sein d'une forêt de bambous, avec l'aide de Toshiro, un samouraï fantôme. Ils vont continuer leur quête vers les origines de la jeune femme et vers sa véritable identité, à la rencontre des légendes, des illusions, mais aussi vers la compréhension de la terrible malédiction qui pèse sur dame Orin. Mais Akane commence à comprendre ce qui se trame au fond des eaux du lac et la poursuite implacable ne fait que commencer...
Ce second tome de Kwaïdan nous confirme l'excellente impression que nous avait laissé le premier tome. L'histoire est toujours aussi sombre et ensorcelante, pleine de magie, de poésie et de mystère et l'intrigue avance peu à peu, soulevant autant de questions qu'elle apporte de réponses. Une bonne évolution sans confusion ni redite qui nous fait plonger encore plus profondément au coeur des légendes et du folklore du Japon médiéval.
Le dessin est toujours aussi somptueux, toute en délicatesse et en volupté. Le trait est fluide, la couleur extrêmement bien placée et certains drapés ou volutes dans l'eau et dans l'air sont vraiment splendides. Kwaidan est une bande dessinée qui vaut le détour autant pour son visuel que pour l'intrigue et qui nous immerge dans une culture passionnante, pleine de monstres, de fantômes, de poésie et de malédiction.
Il y a vraiment une très grande sensibilité qui ressort de Setsuko, un volet qui fait la part belle aux souvenirs de l'enfance des personnages et à la recherche identitaire. Mais une sensibilité vraiment teintée de cruauté, de violence psychologique qui dénonce le rejet, le mépris et l'incompréhension envers ceux qui ne nous ressemblent pas. Un très bon opus que l'on quitte avec l'envie dévorante de se plonger dans le troisième tome qui clôt en principe la série. Vraiment un album qui vous fera passer un excellent moment, tout en dépaysement, en apprentissage et en sensibilité jamais niaise ou surfaite. Splendide...
Note : 8,5/10
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