La Dame de la chambre close
(Zashiki Onna)

Intrigué par le bruit d'une femme frappant avec grande insistance à la porte de son voisin,Hiroshi Mori, jeune étudiant sans problèmes à la vie banale, ouvre sa porte pour aider l'étrangère. Se trouvant nez à nez avec une femme à l'aspect peu rassurant et ragoûtant, Hiroshi signe le tournant le plus glauque de sa vie. Persécuté et harcelé au point d'être terrorisé à la vue de cette femme, Hiroshi aidé de son ami Satake tentera de découvrir l'identité du "Troll".

Avec une parfaite maîtrise du suspense, l'auteur créé un climat de terreur rarement égalé en manga. L'atmosphère lourde et malsaine est superbement mise en place dès que le héros se retrouve face à la femme (nous rappelant Sadako cf Ring). Pourtant le trait de crayon est loin d'être extraordinaire, voir franchement passable par moment. Mais la magie est ailleurs, l'apparence de la femme, son vocabulaire, son extrême tension et la dangerosité qui ressort d'elle sont magistralement retranscrits.
Au fil de l'histoire, la folie de la femme et son impulsivité sont de plus en plus palpables et inquiétantes au point que lorsqu'elle se procure un double des clés d'Hiroshi, le lecteur ne donne pas cher de la vie de ce dernier. La scène où Hiroshi visite l'appartement dévasté de son voisin est particulièrement prenante et terrifiante, le moment où Satake tabasse la femme qui se relève sans fin est des plus angoissantes. Dans ce one-shot qui nous coupe le souffle de début à la fin de l'histoire, Minetaro Mochizuki remplit toutes les contraintes que l'on peut demander aux meilleurs écrivains d'horreur.
Si ce n'est un gros point négatif : le manque d'explication et une page incohérente vers la fin de l'histoire qui perd complètement le lecteur et ne peut que lui faire imaginer la fin. Mais tout est dans la suggestion et la supposition. Deux ingrédients miracles pour nous concocter une rumeur.

Note : 7/10
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Zel