Chroniques de la Lune Noire
Tome 13 : La Prophétie

La 13ème Chroniques de la Lune Noire est sortie. Joie! Félicité ! Noël ! 17 ans que la série a fait ses débuts, et si l'on se réfère au superbe autocollant sublimant la couverture (pardonnez mon ironie), les Chroniques de la Lune Noire touche à sa fin : La Prophétie est l'avant dernier tome de la série (voilà de quoi convaincre les plus réticents à la finir). L'achat de cette bd ne m'est pas compulsif mais rituel : qu'importe le magasin, dès qu'un nouveau tome paraît, je le fais mien. Et sans mentir, ça fait quelques années que je le regrette. Malheureusement ce nouvel opus ne fait pas exception à la règle et ne relève pas le travail de ses prédécesseurs.
Haazhel Torn, l'incarnation de la Lune Noire est furieux, Wismerhill, son protégé, l'a trahi. Il a refermé la porte des Enfers empêchant ainsi son maître de devenir un dieu. C'est ainsi que se clôturait le précédent volume. De quoi réjouir les fans en train de décrocher. La Prophétie aurait dû être un tome remplie de réponses et de rebondissement. Je dis "aurait dû" car pour une énième fois, le tout sent le réchauffé à plein nez avec une nouveauté : la facilité.

Au sujet du réchauffé : on retrouve les fameuses doubles pages (visuellement moins forte qu'avant à mon avis), la préparation au combat, la stratégie qui au final ne sert à rien, un chouilla de cul, quelques réparties humoristique plus grotesque et lourde que drôle et bien entendu, une petite fête avant la grosse bataille.
Pour ce qui est de la facilité, s'en est presque écoeurant : Tout d'abord, il y a la seconde confrontation avec le mage ultime, Methraton. On s'attendait à un peu plus que trois vignette (dont une seule pauvrette de dialogue à proprement parler). Mais il peut y avoir des conséquences intéressantes dans le tome suivant (aie, voilà la vieille litanie qui recommence, l'espoir du volume suivant).
Fratus est liquidé suite à une improbable confrontation avec la succube de Wismerhill. Ca sent le personnage encombrant dont on ne sait comment se débarrasser. Greldinard, le bras droit d'Haazhel, nous l'apprenons, est philosophe à ses heures perdues. Et ne sachant résoudre un dilemme, il préfère se retirer de cette histoire. C'est simple et franchement peu crédible.
Mais il y a surtout l'ultime combat, celui qui oppose le manipulateur et le manipulé, la Lune noire à son vassal. Une double page de dialogue civilisé entre Haazhel et Wis et poum, on enchaîne avec environ 25 pages de combats. Combats qui à mon sens ne possède pas la même intensité que celui qui opposa Wismerhill et ses compagnons au seigneur mort vivant de la nécropole (cf tome 8).
Quand nous refermons la BD, nous restons fatidiquement sur notre faim en essayant de se rassurer : "la suite sera mieux...". Plus qu'un tome pour nous épater... cela va être dur.
Je tiens aussi à souligner une abération au sujet des dessins du héros. Le Wismerhill évoluant dans ce tome ne ressemble pas du tout au personnage initial. Il a perdu ses traits semi-elfique, et ressemble à un monsieur muscle (vous savez genre mixage de Jim Elisson, la sentinelle, et ce bon vieil Arnold). Je ne suis pas sur que Conan ait une mâchoire inférieure aussi développée ! Certes il y a eu un changement de dessinateur au tome 6, mais qu'elle raison justifie une telle métamorphose ?
Enfin le coloriste a changé, et la différence se fait ressentir. Libre à vous d'aimer ou non, pour ma part, je trouve certaines cases très belles et d'autres très ringardes.
Pour résumer en une phrase, la première moitié de l'album sert de préparatifs à la bataille qui prend toute l'autre moitié de la bd. Les chroniques de la Lune Noire a tout d'une série à l'agonie qui a trop longtemps piétiné sur elle même. Pour les amateurs des premiers tomes seulement.

Note : 2/10
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Zel



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