Blood the last vampire

Blood the last vampire est avant tout un film, petit chef-d'oeuvre de l'animation et prouesse technique tout comme Ghost in the shell. D'ailleurs, ces deux films ont en commun un homme : Oshii. Je garde du film un souvenir fort, surtout de la scène d'ouverture dans le métro de Tokyo. Violent, sanglant et vampirique. Autant dire que ce film avait tout pour me plaire !
Pour moi tout commence par un dimanche d'hiver, froid et sec et par une petite boutique sur les grands boulevards. Curieux, tenté par la devanture présentant des mangas d'occasions, j'entre. Blood ! Je saute sur l'opportunité. Je rentre et me plonge dans la lecture de cet ouvrage et là j'ai compris pourquoi un type un peu plus intelligent ou tout simplement un peu plus connaisseur que moi a revendu ce manga.
Il ne vaut pas le film, mais alors pas du tout. D'ailleurs si vous n'avez pas vu l'anime je pense que vous ne comprendrez pas le livre. Et même en ayant vu ce bijoux cinématographique, rien n'est joué...
Retour rapide sur les événements de cette chasseuse de vampire prénommée Saya. Qui est-elle ? Pour qui travaille-t-elle ? Une organisation qui a pour but d'éradiquer les créatures de la nuit. Et si Saya était l'une d'entre eux ? Toute l'ambiguïté est là et toute la tension dramatique aurait put tenir dans ces quelques mots si le scénario n'avait pas été bâclé et quelque peu raté.
Blood the Last vampire (pourquoi the last d'ailleurs ?) est un savant mélange entre la série Buffy et Blade. Rien à voir avec la Camarilla, les Trémères et autres castes vampiriques exploitées par un célèbre jeu de rôle. Rien à voir non plus avec la subtilité d'Anne Rice. Non, ici c'est brut de décoffrage, sanguinolent à souhait.

Le manga reprend donc ce personnage de Saya et la met aux prises avec un étrange gang de motards vampires eux aussi mais méchants et avec une autre vampire méchante elle aussi. Dans cette aventure Saya découvre enfin sa vraie nature et ce pourquoi elle est faite. Tuer semble être sa véritable vocation. Une tueuse.
Le scénario manque quelque peu d'originalité mais pas de rythme. Bastons, scènes quelque peu érotiques, séances de lesbianisme sanguinolents et transformations, mutilations etc... Intéressant n'est-ce pas ? Blood propose aussi une réflexion sur les malaises d'une jeunesse se sentant mal à l‘aise dans son corps, dans sa vie familiale et sociale mais évite le côté faussement moralisateur qui a toujours tendance à m'énerver. Le manga met en scène des jeunes filles qui se cherchent, souffrent parfois des sarcasmes de leurs camarades et des parents qui ne les écoutent pas.
Les dessins sont rythmés et la mise en scène est agréable. Les scènes de combats entre les vampires et Saya sont superbement mises en page. Tout le savoir faire du japon ! Des batailles captivantes, aux sabres et à l'épée dignes des meilleures productions asiatiques.
Malheureusement, peut être est-ce tout simplement dû au fait que je ne suis pas un habitué de ce genre de littérature, mais j'aurais préféré de la couleur, du rouge pour le sang, et retrouver l'ambiance des éclairages très présents dans le film. Le noir et blanc ne colle pas du tout ici. Bref, si les fans de Saya seront contents d'en apprendre un peu plus sur le personnage, les non initiés comme moi se trouveront peut-être un peu déçus tant le film supplante largement le manga.
Blood the last vampire n'est pas un mauvais manga à mon goût, il est juste un peu décevant, mais les amateurs de gore et pourquoi pas d'érotisme léger seront ravis de livre cette bd japonaise... Il existe apparemment des jeux vidéos et même un roman sur Saya et l'univers qui gravite autour d'elle, mais je n'ai pas eu envie d'aller plus loin. Pour les fans uniquement.

Note : 4/10
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Cruisader