Blacksad
Tome 1 : Quelque part entre les ombres
Je n'aurais qu'une chose à vous dire : lisez cette Bd, c'est un chef-d'oeuvre ! Cependant, ma chronique serait bien trop courte.
Vous aimez les polars, vous aimez les films noirs avec des privés qui tombent dans les bras de femmes fatales et qui boivent un peu top de bourbon, vous aimez les ambiances style époque de la prohibition ? Alors cet album est pour vous. Il ne m'a fallu porter mon regard que sur une seule planche, c'est-à-dire la première, pour tomber amoureux de Juanjo Guarnido le dessinateur de Blacksad. Ce type est un génie ! Tout y est, les ambiances, les cadrages la couleur, on en prend plein les mirettes. Et si je vous dis, en plus, que les personnages sont en fait des animaux et que le monsieur travaille pour les animations Disney qui, malgré la concurrence, restent à ce jour les plus forts dans le domaine de l'animation avec des animaux, alors vous êtes au paradis de la bd. Chaque personnage est vraiment travaillé, avec ses mimiques, qui sont humaines mais qui restent en même temps très animales. Par exemple notre héros, Blacksad, est un chat, agile, se faufilant partout mais sachant aussi se "frotter" aux gens pour obtenir ce qu'il veut. Combien de temps et d'heures de travail a-t-il fallu à Guarnido pour arriver à cette maîtrise parfaite ? C'est époustouflant !
Mais un bon dessin n'est rien sans un "scénar béton". Et là, on est dans la super production digne des films noirs américains. Une actrice, un peu frivole, ancienne maîtresse de Blacksad, est assassinée sauvagement. Pas d'arme du crime, pas de suspect, pas de mobile. Et voilà notre héros qui s'en va enquêter, rusé comme un chat, dans le milieu du cinoche et dans les hautes sphères. Tout y est : la voix off, la solitude du privée, le jazz et les ambiances feutrés remplies de caïds des bas étages. Et là encore, tout comme pour le dessin, Diaz Canales exploite à merveille les archétypes animaliers, fourbe comme un rat, fidèle comme un chien, sifflant comme un lézard ou mou et "méchant comme un crapaud". C'est là la force de cet album, l'intelligence et l'observation de ces deux créateurs de génie qui nous offrent un des sommets de la bd. On est complètement pris dans l'histoire on ne décroche pas un seul instant des dessins et quand on a fini on recommence.
Moi j'ai directement enchaîné avec le tome 2, Artic-nation, et c'est tout aussi bon, on prend les même et on recommence. Mais ça va plus loin encore, c'est plus rythmé et c'est un vivant plaidoyer contre le racisme puisque l'histoire se passe sur fond de Kux Klux Klan. On a le droit à des explosions, à des nouveaux personnages géniaux et à des rebondissements fabuleux. Bref, c'est ici les meilleurs bds qu'il m'est été donné de lire depuis bien longtemps. Et sans honte, je le dis, c'est un chef-d'oeuvre.
Note : 10/10
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Cruisader